Les Etats-Unis ont estimé lundi qu’ils pourraient avoir un vaccin autorisé contre le Covid-19 d’ici quelques semaines, après l’annonce par le groupe pharmaceutique Pfizer que son vaccin réduisait de 90% le risque de tomber malade du virus, mais le reste du monde devra encore attendre des mois.
Selon Pfizer et son partenaire allemand BioNTech, leur vaccin, pris en deux doses espacées de trois semaines, est “efficace à 90%”, d’après des résultats préliminaires d’un essai à grande échelle encore en cours et qui n’ont pas été détaillés. C’est-à-dire qu’il a réduit de 90% le risque de tomber malade dans le groupe vacciné, par rapport au groupe placebo.
Pour les Américains, qui ont précommandé 100 millions de doses, cela signifie que les premières vaccinations pourraient commencer avant la fin de l’année, à condition que l’innocuité soit confirmée, d’ici la semaine prochaine. Pfizer a alors prévu de déposer une demande d’autorisation à l’Agence américaine des médicaments (FDA), qui devra trancher si le vaccin est sûr et efficace.
La distribution ne serait plus qu’une question de “semaines”, a assuré sur Fox News Alex Azar, secrétaire à la Santé de Donald Trump, président qui a fait du développement des vaccins le socle de sa réponse à la crise sanitaire.
Dans l’Union européenne, qui a préacheté 200 millions de doses et négocie pour 100 millions d’autres, le vaccin pourrait être disponible “début 2021”, selon une source européenne.
D’autres pays –Japon, Canada, Royaume-Uni…– ont également passé commande auprès de Pfizer, et la demande initiale est assurée de dépasser l’offre, Pfizer prévoyant de pouvoir fabriquer 50 millions de doses en 2020 et 1,3 milliard l’an prochain.
Les ONG s’inquiètent depuis des mois de la monopolisation des doses par les pays riches, ainsi que du prix auquel Pfizer vendra le vaccin. “Le vaccin sera efficace à 0% pour les personnes qui n’ont pas les moyens d’y accéder ou de se le permettre”, a réagi Robin Guittard, porte-parole d’Oxfam France.
On ignore encore si le vaccin confère une immunité longue. Mais l’annonce a immédiatement provoqué une vague d’espoir et un bond des Bourses mondiales, dix mois seulement après le séquençage du coronavirus, une prouesse scientifique.
Surtout qu’un autre vaccin expérimental, développé par la société américaine Moderna et dont on attend les résultats dans les prochaines semaines, utilise la même technologie nouvelle, à base d’ARN messager.
Et le monde attend aussi les résultats d’un autre vaccin très avancé, développé par AstraZeneca et l’université d’Oxford.
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a jugé l’annonce “encourageante”.
A.Z.J