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Interview: SE M Michael WIMMER, Ambassadeur de Belgique en Côte d’Ivoire

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Pays d’Europe de l’Ouest, bordé par la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg et la mer du Nord. Politiquement, il s’agit d’une monarchie constitutionnelle fédérale à régime parlementaire. La Belgique est l’un des six pays fondateurs de l’Union Européenne (UE) et accueille, dans sa capitale Bruxelles, le Conseil de l’Union Européenne, la Commission Européenne, les Commissions parlementaires et six sessions plénières additionnelles du Parlement européen, ainsi que d’autres Organisations internationales comme l’OTAN. Le pays accueille également, à Mons, le Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE). Couvrant une superficie de 30.688 km2 avec une population de 11.476.279 habitants au 1er janvier 2020, soit une densité de 373,97 habitants/km2, le Royaume Belge est un pays qui inspire pour plusieurs pays.

Dans cette interview accordée au site www.afriqueeconomie.net, avec l’Ambassadeur de la Belgique en Côte d’Ivoire, SE M Michael WIMMER, à quelques jours d’une fête très importante pour le pays, qui est la fête du Roi (célébrée chaque 15 novembre), elle nous permettra de mieux connaître ce pays qui est le deuxième investisseur européen en Côte d’Ivoire, mais surtout de savoir la Coopération menée entre les deux pays.

A.E : Présentez-vous Excellence à nos lecteurs

Je suis Michael WIMMER, je suis arrivée ici en Côte d’Ivoire le 16 août 2019 et j’ai présenté mes lettres de créances en octobre 2019 ; donc cela fait un peu plus d’un an que je suis ici en Côte d’Ivoire et j’ai le plaisir d’être ici en Côte d’Ivoire.

S.E M Michael Wimmer Ambassadeur de Belgique en Côte d’Ivoire

A.E : Depuis votre prise de fonction à la tête de l’Ambassade de la Belgique en Côte d’Ivoire, quelles ont été les actions déployées pour une meilleure Coopération avec la Côte d’Ivoire ?

Quand je suis arrivée en Côte d’Ivoire, j’avais trois grandes missions. La première mission c’était le volet économique entre la Belgique et la Côte d’Ivoire. Mon mandat s’inscrit donc dans cette volonté de promouvoir la Coopération économique entre nos deux pays. Cela passe par le Secteur Privé, qui est très présent ici en Côte d’Ivoire et que nous soutenons ardemment ; mais aussi par des instruments de soutien (l’Assurance-crédit, la Banque de Développement Belge en Côte d’Ivoire) et par d’autres séries d’instruments. Cette Coopération entre le Secteur Privé, nous sommes convaincus que c’est par là que passe le développement de la Côte d’Ivoire et nous avons aussi d’excellente relation avec les autorités, cette coopération, axée avec le Secteur Privé ; justement pour que cela s’inscrive dans la stratégie nationale du Développement de la Côte d’Ivoire. Ce volet Secteur Privé est vraiment le premier pilier de mon action et le plus important, avec mon équipe dirigée par mon Conseiller Économique et Commercial, Guillaume BASSOMPIERRE, au jour le jour qui est en contact avec les Entreprises pour défendre leurs intérêts, mais aussi pour voir comment au mieux retrouver les synergies entre le Secteur Privé Belge et les besoins en Côte d’Ivoire.

Le deuxième pilier de mon action ici en Côte d’Ivoire, est la Durabilité. J’en profite pour invoquer un Programme Belge que nous avons ici qui est « BEYOND CHOCOLATE », une industrie de transformation du Cacao, qui permettra aux chocolatiers, aux vendeurs et autres Entreprises actives dans le Secteur Belge du Chocolat, d’intensifier considérablement dans les années à venir, leurs investissements débouchant sur une amélioration durable des conditions de vie et du revenu des petits producteurs de Cacao et de leurs familles. Pour nous, on ne veut pas de développement économique si le développement économique n’est pas durable. Vous savez que la Côte d’Ivoire est le plus gros producteur de Cacao au monde, que la Belgique a une réputation mondiale dans le domaine du Chocolat et donc la Coopération entre nos deux pays est naturelle bien évidement. Nous sommes convaincus en Belgique qu’il faut aller dans une approche durable. Et dans les différents piliers, que cela soit de la durabilité environnementale, il faut éviter que le Cacao permette la déforestation ; la durabilité sociale, faire en sorte que les gens (planteurs) aient des revenus décents par la Côte d’Ivoire et le Ghana dans ce contexte. Durabilité aussi en terme de Droit (éviter que par exemple qu’on fasse travailler les enfants) ; permettre aux enfants d’avoir une éducation. Ce sont toutes ces dimensions qui sont présentes dans ce Projet « BEYOND CHOCOLATE » qui est un Projet unique au monde, je pense parce ce que ce n’est pas seulement la Belgique qui travaille là-dessus ; c’est le Gouvernement Belge, ce sont tous les Partenaires Belges qui sont présents, mais aussi le Secteur Privé, les Universités, les Distributeurs, les Supermarchés, les ONG, etc, afin de faire un levier. Nous avons une dizaine de Projets ici en Côte d’Ivoire que nous essayons de faire la différence en terme de création de richesses pour les Planteurs, de lutte contre la déforestation, de lutte contre le travail des enfants, etc ; de petits Projets comme cela qui sont soutenus par les différents Acteurs. Nous avons également notre Agence de Développement Belge qui est très présente dans le coaching des Coopératives ; faire en sorte que ces Coopératives puissent produire de manière durable et ensuite vendre leurs Produits de manière durable.

Troisième pilier, c’est de renforcer les liens entre nos peuples et l’image de notre pays. C’est faire comprendre qu’il y a énormément de liens entre la Belgique et la Côte d’Ivoire ; par exemple nous avons de nombreux ivoiriens en Belgique, c’est une richesse mutuelle que nous devons encourager.

A.E : Pouvez-vous Excellence en un résumé, nous présenter les potentialités économiques du Royaume Belge ?

La Belgique est avant tout probablement l’une des économies les plus mondialisées, les plus ouvertes. D’abord sur le monde et sur l’Europe, nos voisins. Il est plus raisonnable en Europe de parler d’économie Belge, d’économie française, d’économie allemande ; les économies sont tellement intégrés qu’il faut parler d’économie européenne. L’Economie belge est très ouverte sur l’économie européenne et puis sur le monde. Et nous avons d’autres potentialités, le deuxième Port commercial en Europe (Port d’Anvers), derrière le Port de Rotterdam; c’est tout une structure économique qui entoure ce Port (avec des Entreprises qui exportent leur savoir à l’étranger). Par exemple, je prends un exemple très concret dans le domaine portuaire, dans le sens large, les Entreprises Dragage Belges sont reconnues partout dans le monde, même ici en Côte d’Ivoire, en Amérique Latine, etc. Elles font partie des Entreprises leaders dans le domaine. C’est dire que dans le domaine maritime, nous avons une expertise particulière. S’ajoute à cela toutes les ramifications de Logistique ; un réseau fluvial très large qui permet d’atteindre les reste de l’Europe depuis les Ports maritimes et qui vient se greffer à cela aussi le transport routier, un très dense réseau d’autoroutes, ferroviaires, etc. La Belgique on peut la considérer un peu grâce à ce Port et tout ce qui va avec, comme une porte d’entrée vers l’Europe, un peu de la même manière comme la Côte d’Ivoire est la porte d’entrée de l’Afrique de l’Ouest avec les corridors qui vont vers le Nord, etc. Il y a des similitudes donc.

A.E : La Côte d’Ivoire est un pays potentiellement riche dans plusieurs secteurs d’activités entre autres, l’Agriculture (1er producteur mondial de Cacao et de Café, la noix de cajou, etc) ; la Pêche (représente 3,1 % du PIB agricole et 0,74 % du PIB), etc. Quelles sont les échanges engagés entre les deux pays dans ces secteurs d’activités ?

Je dirai avant tout comme nous avons le deuxième Port européen. La Belgique est une porte d’entrée d’énormes Produits ; le Produit du Cacao, mais d’autres Produits aussi et donc forcément la Belgique même si les Produits ne sont pas destinés au final à la Belgique, elle est un lieu de passage important pour les Produits ivoiriens. Ensuite on a parlé du Cacao, du Chocolat évidemment, où nous sommes un lieu de transformation. Mais notre logique dans la transformation n’est pas uniquement de tout transformer en Europe, c’est de créer aussi de la Valeur Ajoutée en Côte d’Ivoire. Et donc, nous avons notamment de plus en plus de Sociétés qui investissent ici en Côte d’Ivoire, non seulement pour acheter des Fèves séchées, mais aussi pour aller au-delà (le transformer pour en faire du Chocolat). C’est ce genre de Partenariat que nous souhaitons développer ; par pour produire l’ensemble du Chocolat en Côte d’Ivoire, mais pour que la Côte d’Ivoire est sa juste part dans la transformation, en particulier le marché africain puisse être desservit aussi du Chocolat depuis la Côte d’Ivoire.

A.E : Pouvez-vous nous dire les échanges commerciaux entre la Belgique et la Côte d’Ivoire à ce jour ?

Je pense que la Belgique est le deuxième Investisseur européen ici en Côte d’Ivoire, le deuxième exportateur européen vers la Côte d’Ivoire et le deuxième importateur de Produits européens. Au sein de l’Union Européenne (UE), nous sommes à chaque fois le numéro 2. Et donc, ce chiffre pour montrer concrètement que cela se traduit par des réalités concrètes. Pour l’année 2020, pour les 7ème premiers mois, la Côte d’Ivoire était le 67ème client de la Belgique, avec 165,4 millions d’euros (-2,4%) ; 46ème fournisseur, avec 355, 5 millions d’euros (+ 8,7%) ; ce qui nous donne une balance commerciale de – 190, 1 millions d’euros. Les sections principales, au niveau de l’Export, nous avons les Machines et Équipements (20, 5%) ; l’équipement de Transport (19%) ; les Produits Chimiques (16,2%). Pour l’Import, en ce qui concerne les denrées alimentaires (70, 8%), les Produits végétaux (16, 8%) et les Plastiques (7,9%).

Pour l’année 2019, au niveau des exportations, la Côte d’Ivoire a exporté vers la Belgique à peu près 579 millions d’euros et a été le 71ème client, avec 274,2 millions d’euros  (+13,7%). La tendance ascendante des exportations ivoiriennes vers la Belgique notamment aussi en 2020 durant les sept premiers mois, on note une exportation de 22% des exportations ivoiriennes vers la Belgique, ce qui démontre le très fort potentiel.

A.E : Au niveau de l’Éducation, qui est un secteur capital pour tout pays. Pouvez-vous nous dire si des Partenariats et Conventions avec des Universités, Écoles ont été engagés entre les deux pays ? Si oui lesquels ?

D’abord il faut regarder le passé, il faut regarder l’avenir. De très nombreux ivoiriens ont étudié en Belgique et je dirai que principalement dans deux Secteurs. Nous avons l’Agronomie et les études Vétérinaires. Et donc, de très nombreux vétérinaires et agronomes ivoiriens ont étudié en Belgique, ont fait leur formation en Belgique ; et je pense que cela constitue un lien important entre nos deux pays. De nos jours, de nombreuses Universités ont des Partenariats avec la Côte d’Ivoire. J’en citerai deux, l’Université de Liège et de Gembloux ont un Partenariat. Pour donner un exemple, j’étais en fin de l’année dernière à Korhogo (Nord de la Côte d’Ivoire), à l’Université de Korhogo dans le cadre d’une visite et on m’a présenté des étudiants qui avaient fait leurs études à Liège et à Gembloux, grâce à des bourses de l’Université de Liège. C’est quelque chose qui se développe bien. Je voudrais citer un deuxième exemple, puisqu’on mentionnait le Cacao. Il y a un intérêt très fort de l’Université de Ghent dans le secteur du Cacao. Et donc là c’est plutôt dans le domaine de la Recherche où l’Université avait des contacts en Côte d’Ivoire, avec des Acteurs ici,  pour améliorer aussi les conditions de Production ; pour faire en sorte que les Productions soient plus rentables et durables, etc. Voilà deux exemples dans le domaine de l’Éducation, où nous avons une très bonne collaboration. Comme nous bénéficions d’un grand nombre d’anciens étudiants en Belgique, le Projet de l’Ambassade est de créer un réseau d’anciens étudiants de nos Universités en Belgique, mais pour raison de la crise sanitaire mondiale, nous avons dû reporter. Il sera question de réunir ces anciens étudiants de nos Universités cités et les faire des Ambassadeurs de la relation ivoiro-belge.

Je précise que nous n’avons de Bourses générales pour les Étudiants ivoiriens qui souhaitent étudier en Belgique. C’est vraiment spécifiquement lorsque vous répondez à un Profil spécifique (Agronomie, Vétérinaire, etc). En général, ce que les Universités préfèrent c’est d’ailleurs déjà des étudiants qui ont fait quelques années d’études en Côte d’Ivoire et pour faire bénéficier la Belgique de leurs expertises en Côte d’Ivoire. Nous avons signé également un Protocole avec le Ministère ivoirien de l’Éducation l’année dernière (2019), pour justement former déjà des personnes qui ont déjà une formation en Hôtellerie, en Restauration, où dans ces métiers ; plutôt de la formation technique en fait, au métier du Chocolat spécifiquement. Normalement ce sont deux Bourses annuelles pour aller se faire former dans les Universités dans un Institut Technique, mais cela n’est pas une formation complète ; c’est une formation complémentaire pour des études qu’ils auraient déjà engagées ici en Côte d’Ivoire, pour spécifiquement se former en métier du Chocolat.

A.E : Nous savons tous que le continent africain est confronté depuis quelques années au problème de l’Immigration Clandestine de nos Jeunes, qui disent vouloir avoir un avenir meilleur au niveau de l’Occident ou de la Diaspora. Quelle est votre analyse sur cette problématique et des propositions qui pourraient être menées par nos Gouvernants africains?

D’abord je pense que la migration est une richesse. Toute société s’est développée grâce aux migrations. Si on n’avait pas eu de migration dans le monde, on n’aurait pas avancé. Mais pour qu’elle soit bénéfique à tous, il faudrait qu’elle soit sûre et régulée ; qu’elle soit dans un cadre légal. Et c’est ce que, nous essayons de faire justement. C’est de faire en sorte que cette migration puisse se faire de manière ordonnée. Nous voyons les tragédies en Méditerranée, en Libye, avec des migrants qui sont enfermés, qui sont réduits à l’esclavagiste ; c’est évidemment pas cela que nous souhaitons ni pour notre société, ni pour la société africaine. Et donc, mon message j’allais dire est que les opportunités sont avant tout en Afrique ; si l’Afrique veut avancer, elle devra se reposer sur sa Jeunesse et nous sommes prêts à accompagner ce développement ; et ces opportunités sont certes présentes partout en Europe, mais elles sont certes présentes en Afrique. Un continent qui a un avenir radieux. Donc aux Jeunes, nous disons avant tout regardez ce que vous pouvez faire dans votre environnement, pour faire avancer les choses, pour faire changer les choses. Il y a de petites initiatives qu’on appelle des migrations circulaires, qui sont aussi utiles et qui servent justement dans cette vision-là, à parfois bénéficier d’une formation au sein d’Entreprises qui sont déjà investis en Afrique-Européenne ; où ils prennent des Jeunes ivoiriens, où ils les forment au siège de leurs Entreprises, afin de s’adapter à leur culture d’Entreprise, etc. Par contre ils font une promesse de revenir apporter leurs talents et leurs ressources, etc, à l’Entreprise en Afrique, dans des pays dans lesquels ils sont investis. Donc,  il y a à la fois le volet de bénéficier d’une exposition au marché européen, mais en même temps de contribuer au développement économique dans leurs pays d’origine. Il y a donc des exemples d’Entreprises Belges comme cela qui emploient des ivoiriens qui ont eu la possibilité d’immigrer de manière temporaire en Europe.

A.E : Pouvez-vous nous chiffrer le nombre de vos ressortissants sur le territoire national ivoirien ?

Nous avons plus de 700 Belges inscrits à l’Ambassade de Belgique en Côte d’Ivoire ; mais en réalité il y a d’avantage de Belges qui ne sont pas forcément inscrits à l’Ambassade dont on estime à environ 1000 Belges ici en Côte d’Ivoire. On a donc une communauté belge en Côte d’Ivoire importante avec deux Profils, avec je dirai des Expatriés où pas ; des personnes qui viennent souvent travailler pour des Entreprises. Généralement, quand on est un expatrié, on a un, deux dans des sociétés Belges, on n’a pas 10. Les Entreprises Belges travaillent beaucoup avec les Acteurs locaux ; mais, il y a de nombreuses initiatives de nos Entreprises qui travaillent pour d’autres Entreprises européenne. Par ailleurs, nous avons aussi souvent des personnes qui ont la double nationalité. Et donc, nous avons ces deux profils, avec des personnes très dynamiques ; une communauté Belge assez jeune, ce sont des personnes qui connaissent bien la Côte d’Ivoire et ont la volonté de contribuer positivement à son développement économique.

A.E : Combien d’Entreprises belges sont installées en Côte d’Ivoire ? Dans quels secteurs sont-elles plus représentées ?

Nous avons une cinquantaine de grosses Entreprises belges installées en Côte d’Ivoire. Je voudrais souligner aussi avant de détailler les Secteurs, que nous avons une Chambre de Commerce Belge en Côte d’Ivoire (CCB-CI), c’est vraiment un Partenariat qui est je pense avec plus de 100 Entreprises en Côte d’Ivoire, qui est particulièrement dynamique et visible ici ; qui est un Partenaire important pour l’Ambassade et la Belgique. Mais pour revenir aux autres Entreprises Belges présentent en Côte d’Ivoire, j’évoquais tout à l’heure le Secteur portuaire ; c’est évident que dans ces Secteurs là nous avons de nombreuses Entreprises, Sea Invest (Manutention de vrac au PAA et au PASP), qui est présente dans le domaine de la Logistique au Port Autonome d’Abidjan ; le Port d’Anvers International (Assistance technique en matière portuaire) qui est basé à San-Pedro (Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire) ; Katoen-Natie (Contrôle qualité fèves de cacao pour export). Au niveau du Transport, nous avons la Compagnie aérienne Brussels Airlines qui fait des vols quasi-quotidiens (trois fois par jour des vols), qui est installée ici en Côte d’Ivoire depuis longtemps et qui est la porte d’entrée vers Bruxelles et donc vers l’Europe, parce ce que beaucoup de personnes voyagent par Brussels Airlines pour aller en France, en Espagne, en Italie, etc ; on a une autre société de Transport aussi, NHV (Transport par hélicoptère). Nous sommes présents également dans le domaine de l’Agriculture, avec trois grosses Entreprises qui sont SOCFI (SOGB / SCC) basé à San-Pedro (Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire), SIAT (CHC / CHP) ; tous deux dans l’Hévéa et l’Huile de Palme et SIPEF (Plantations Jean Eglin) dans la banane douce. Ce sont des Entreprises qui emploient d’énormes personnes. Le taux d’emploi total des Entreprises Belges en Côte d’Ivoire dépasse les 30.000 ; évidemment les Entreprises agricoles jouent un rôle important parce ce que les Partenaires directs et indirects agricoles emploient beaucoup de main d’œuvre. Ce sont des Entreprises qui ont énormément d’impact sur la main d’œuvre en Côte d’Ivoire. J’évoquais la transformation du Cacao et puis nous avons aussi dans le domaine des travaux de l’Eau et de l’Assainissement, nous avons aussi des Entreprises assez importantes. Je cite BESIX (Centrale de traitement d’eau de la région de la Mé, avec Veolia), qui va construire la Tour F au Plateau (Abidjan-Capitale économique) ; l’Entreprise DENYS (Réseau d’assainissement dans plusieurs zones d’Abidjan) ; John Cockerill (Traitement de l’eau) ; Sotrad Water (Pompage et traitement d’eau en zone rurale, alimenté par l’Energie solaire). Dans le domaine du Cacao et du chocolat, nous avons l’Entreprise PURATOS (Sourcing, fermentation des fèves, Transformation des fèves, Production de chocolat) ; l’Entreprise BELVAS (Production du chocolat). Au niveau de l’Automobile, plus précisément les concessionnaires de véhicules, nous avons le Groupe BIA, DEM, SMT, Ivoire Motors / ABC Contracting (Groupe Ogepar). Ceci est loin d’être une liste exhaustive mais plutôt une illustration de quelques-unes parmi les Entreprises belges les plus importantes en Côte d’Ivoire. C’est dire que le nombre de sociétés est très important en Côte d’Ivoire, cela s’explique par le fait que nous soyons le deuxième Investisseur européen en Côte d’Ivoire. Nous avons également eu une mission économique princière en Côte d’Ivoire, qui ‘est rendue en 2017 conduite par la Princesse Astrid, la sœur du Roi Belge ; qui a vraiment dynamisé la relation économique entre la Belgique et la Côte d’Ivoire. Quasiment chaque année, à l’exception de l’année 2020 pour raison de la pandémie de la COVID-19, qui a empêché les voyages entre les pays, il y a une mission économique qui regroupe des Entrepreneurs Belges qui viennent examiner le marché ivoirien ; rencontrer leurs homologues sur des opportunités, etc.

A.E : La crise sanitaire mondiale vécue par tous les pays a rendu l’économie de chaque pays fragile. Pouvez-vous nous faire un bilan de la situation au niveau de la Belgique ?

La crise sanitaire a un impact important en Belgique et nous sommes encore dans la deuxième vague de cette crise sanitaire. On a eu une première vague entre le mois de Mars et le mois de juin 2020 et une deuxième vague qui a débuté au mois d’octobre 2020. On espère qu’on va atteindre un plateau pour l’instant ; mais comme dans beaucoup pays de l’Europe, pour l’instant nous sommes dans une période quasi-confinement, avec des restrictions importantes ; des restrictions aussi au niveau des voyages qui est aussi malheureux ; c’est le contexte sanitaire. Sur le plan économique, étant un pays très ouvert, nous avons été impactés par la crise sanitaire ; et donc on estime que cette année on aura une contraction de l’économie belge d’environ 7 à 8 %, ce qui est évidemment très important. La Belgique est un pays qui n’a pas le taux de croissance comme la Côte d’Ivoire, parce ce qu’on a moins de croissance. On est fortement développé, mais on avait des taux de croissance de 1 à 2% ; mais là on est dans une contraction d’environ 7 à 8%. Néanmoins, la structure de l’économie de la Belgique fait en sorte que la population a moins senti l’impact de la crise économique que d’autres pays. Je pense que c’est un instrument important en Belgique ; c’est le chômage temporaire, qui permet en Belgique, lorsqu’il a des évènements imprévus comme cela, de mettre les personnes au chômage temporaire ; et qui continuent de percevoir une rémunération importante payée par l’État. Il est un élément stabilisateur social mais aussi économique, parce ce que cela a un impact sur les ménages qui continuent à consommer ; dans la mesure où la reprise, on espère pour l’année prochaine (2021) dépendra de la croissance économique des ménages ; le fait d’avoir des revenus pour les ménages qui n’ont pas tellement d’idées comme cela, c’est important pour la vitalité économique de la Belgique. Je dirai qu’il y a trois notes d’espoirs sur ce point-là. Le premier, c’est que le Gouvernement a préparé un Plan de soutien pour le Secteur touché et va préparer un Plan de relance. Nous avons un Plan de relance européen, qui vise justement à ce que l’année prochaine, la reprise puisse se faire. Un deuxième élément, c’est que la Belgique, on a vu que la Santé est un élément majeur ; et là, la Belgique est très bien placée. Sur le Plan de la recherche, mais aussi des Secteurs médicaux et Pharmaceutiques ; on évoque des vaccins qui sont en train d’être produits. De nombreux vaccins sont produits en Belgique. Le Vaccin de Pfizer qui était le premier vaccin annoncé. Donc c’est vraiment un Secteur qui est absolument prioritaire en Belgique ; des atouts à faire jouer, des atouts sur le plan médical. Nous bénéficions en Belgique des soins de Santé les plus performants au monde. Et puis une troisième note d’espoir, est que la crise sanitaire nous a permis d’innover encore d’avantage ; c’est le cas en Belgique, c’est le cas en Côte d’Ivoire et un peu partout. Il y a des modes de Communication au sein des Entreprises et du Secteur Public. Et donc, de nombreux modes de pratique ont revigorer l’économie Belge, comme ailleurs dans le monde. Nous voyons de nombreuses Entreprises qui réfléchissent à comment repenser leur modèle économique. Ces trois notes d’espoirs nous rendent un peu confiants pour l’économie Belge de façon rapide.

A.E : A ce jour Excellence, quelles sont les mesures mises en place au niveau de la Belgique afin de laisser ouvertes ses frontières aériennes à tout flux commerciaux, touristiques, etc ?

Au niveau des flux commerciaux, les portes sont restées ouvertes. Il n’y a pas eu de restrictions. Au niveau du Tourisme en revanche, des mesures ont été prises et n’ont pas été prises uniquement que par la Belgique ; elles ont été prises par l’Union Européenne (UE), pour contenir la pandémie. Il est évident que plus on voyage, on risque de propager la pandémie, tant en Europe qu’en Afrique. C’est un risque important. Dans ce contexte-là, pour une certaine période, le Tourisme est un peu mis en berne et évidemment après, nous allons reprendre. Mon message pas pour demain mais pour l’année prochaine est que la Belgique est un pays très intéressant pour les Touristes ivoiriens, parce ce que la Belgique est fortement ouverte vers l’Afrique. Si vous vous baladez dans certaines rues à Bruxelles, vous trouvez des Produits qu’on trouve ici en Afrique ; vous trouvez aussi des services comme les Coiffeurs, etc. Et donc on est un pays très accessible pour les africains, nous avons aussi ces relations privilégiées ; et donc si demain le Tourisme reprend, je pense que c’est de convaincre tous mes amis ivoiriens qui sont bien évidemment intéressés à aller à Paris, et je les comprends, mais de combiner les deux ; il est très facile Bruxelles-Paris c’est 1 heure 20 minutes en TGV ; et donc voilà faites les deux. Il faudra attendre quelques mois, mais prévoyez des vacances en Belgique et en Europe, cela en vaut la peine.

A.E : Excellence, quelle est votre analyse sur la situation qui prévaut en ce moment en Côte d’Ivoire ?

Comme nous sommes dans une situation post-électorale, je serai très précautionneux. Je pense qu’il faut laisser toutes les chances au dialogue. Je voulais simplement dire que je salue l’initiative qui a été prise le mercredi 11 novembre 2020, pour la rencontre entre le Président OUATTARA et le Président BEDIE, que nous saluons fortement. Nous pensons que le dialogue est une très bonne chose ; notre expérience en Belgique est que nous avons souvent eu des divergences parfois importantes, mais que ces divergences se règlent par le dialogue ; et donc lorsque peut l’on peut se parler directement, c’est une chose que nous encourageons, en tant que Belgique, mais aussi en tant que Union Européenne (UE). Nous saluons fortement toutes les initiatives qui peuvent mener à plus de dialogue et plus d’échanges entre les acteurs, parce ce que finalement nous sommes des acteurs de même société. Il s’agit tous d’ivoiriens ; les ivoiriens doivent travailler ensemble pour construire la Paix et se parler.

A.E : Pouvez-vous nous relater une petite anecdote depuis que vous êtes installés en Côte d’Ivoire et qui vous a marqué ?

La culture de l’accueil est à saluer. J’ai été impressionné par cela ; l’accueil est très chaleureux un peu partout au niveau des populations. J’ai voyagé dans les villes de Korhogo (Nord de la Côte d’Ivoire), d’Adzopé (Sud de la Côte d’Ivoire), de San-Pedro (Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire), à Grand-Bassam (Sud-Comoé de la Côte d’Ivoire) ; j’ai découvert les splendeurs de la Côte d’Ivoire, mais aussi l’accueil et le côté humain. L’ouverture je pense que c’est ce qui caractérise l’ivoirien très fortement. J’ai découvert aussi la gastronomie ivoirienne ; comme je suis encore pour plusieurs années j’espère découvrir d’avantage et rencontrer beaucoup de personnes ; c’est vraiment cette ouverture, je pense que c’est important. En tant que diplomate, nous sommes des vecteurs de contact entre nos deux pays et ce sont ces vecteurs de contact que nous souhaitons favoriser. J’espère que nous aurons encore le temps de découvrir plus à l’avenir.

A.E : Votre mot de fin à nos lecteurs

Je voudrais dire avant tout que les relations entre la Belgique et la Côte d’Ivoire sont très fortes, sont très diversifiées. Elles sont altruistes ; nous pensons que ce que nous faisons ici, bien évidemment cela bénéficie à la Côte d’Ivoire et à la Belgique. Nous ne sommes pas là dans une démarche où nous souhaitons quelque chose pour la Côte d’Ivoire qui n’est pas dans l’intérêt du pays dans lequel nous nous trouvons. Notre intérêt premier pour la Côte d’Ivoire est la stabilité. C’est faire en sorte que la Paix y règne, que le développement économique puisse se créer et que des échanges puissent prospérer ; c’est notre intérêt premier, c’est cette stabilité. Lorsque je disais tout à l’heure que nous saluons le dialogue entre les Présidents (OUATTARA et BEDIE), c’est parce ce que nous pensons que cela bénéficie à la stabilité à long terme. Lorsque les gens se parlent, lorsque les gens travaillent ensemble, c’est dans l’intérêt de tout le monde. Merci également au site www.afriqueeconomie.net qui nous a donné l’opportunité de parler de cette coopération entre nos deux pays (Belgique-Côte d’Ivoire), qui pour nous durera et s’intensifiera au fil des années.

Interview réalisée par Nadège Koffi (www.afriqueeconomie.net)

EU Briefs publie des articles provenant de diverses sources extérieures qui expriment un large éventail de points de vue. Les positions prises dans ces articles ne sont pas nécessairement celles d'EU Briefs.

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