Le président bulgare Roumen Radev, sévère critique du Premier ministre Boïko Borissov, a annoncé lundi qu’il briguerait un second mandat aux élections de l’automne prochain.
Proche de l’opposition socialiste, cet ancien pilote et commandant en chef des forces armées, avait fortement soutenu les mouvements de contestation qui ont secoué l’été dernier le pays le plus pauvre de l’Union européenne.
En annonçant d’ores et déjà sa candidature, M. Radev, 57 ans, espère peser sur le résultat des législatives prévues le 4 avril.
Les électeurs ont le choix entre “le statu quo et le changement”, a-t-il insisté: “accepter ou renverser le modèle actuel, qui repose sur un seul homme en coulisses, la répression, la corruption et l’injustice pour les Bulgares ordinaires”.
Le président, investi d’un rôle essentiellement symbolique, a souhaité un renouveau “politique puissant et nécessaire”, pour des réformes en profondeur visant notamment à lutter contre “l’emprise oligarchique” du pouvoir et “l’effondrement démographique”.
Selon l’institut Alpha Research, Roumen Radev jouit d’une cote de popularité en hausse (46% en janvier, contre 42% en novembre), à comparer à seulement 14% pour celle du gouvernement.
Au pouvoir presque ininterrompu depuis 2009, le Premier ministre conservateur Boïko Borissov est montré du doigt pour ses supposés liens avec l’oligarchie, mais malgré des protestations qui ont duré plus de 100 jours, il a refusé de démissionner.
Les pronostics donnent à son parti Gerb une légère avance, avec 24 à 28% des intentions de vote, suivi de près par les socialistes.
“La configuration politique future est pleine d’inconnues”, notent les analystes d’Alpha Research.
“Les voix critiques à l’égard du gouvernement se sont renforcées”, mais les manifestations n’ont fait émerger ni figure forte ni coalition claire, selon l’institut, qui prédit aux protestataires un faible poids politique dans le nouveau Parlement.