Le Premier ministre milliardaire de la République tchèque Andrej Babis et son parti au pouvoir ANO sont sur le point de perdre leur candidature à la réélection. Rapporte BBC
Avec quelque 99% des circonscriptions électorales, la télévision tchèque prévoit que deux coalitions d’opposition remporteront 108 des 200 sièges.
Les deux groupes de la coalition ont déclaré qu’ils ne travailleraient pas avec M. Babis.
Ivan Bartos de la coalition Pirates/Maires a déclaré que l’opposition entamerait des pourparlers sur la formation d’un gouvernement.
Selon un décompte des résultats publié par l’agence de presse Reuters, le populiste ANO a remporté près de 27,2% des voix, la coalition de centre-droit Spolu (c’est-à-dire Ensemble) remportant 27,7% et la coalition libérale Pirates/Maires PirStan 15,5%.
Le président Milos Zeman, le chef de l’État de 77 ans, avait précédemment déclaré qu’il donnerait à M. Babis la possibilité de former un gouvernement si son parti remportait le plus de sièges.
Mais si les coalitions d’opposition tiennent leur promesse, il serait mathématiquement impossible pour le leader et le parti ANO de rester au pouvoir.
S’adressant à une foule de partisans, le leader du Spolu, Petr Fiala, a déclaré qu’ensemble, les coalitions avaient une chance de former un gouvernement majoritaire.
« C’est le changement, nous sommes le changement, vous êtes le changement », a-t-il déclaré.
M. Babis a déclaré « qu’il y avait cinq partis contre nous et qu’ils n’avaient qu’un seul programme, celui de supprimer Babis », ajoutant que l’opposition avait « mis l’accent sur divers scandales inventés » pour le battre.
En poste depuis décembre 2017, M. Babis avait brigué quatre années de plus au pouvoir en s’engageant à augmenter encore les salaires et les retraites du secteur public, ainsi qu’en critiquant l’UE et les migrations.
Les opposants ont attaqué sa politique d’augmentation de la dette publique et ont longtemps critiqué ce qu’ils considèrent comme des conflits d’intérêts liés à l’empire commercial du Premier ministre.
M. Babis est apparu dans les Pandora Papers , une récente fuite colossale de documents financiers de sociétés offshore, qui allègue qu’il n’a pas déclaré une société d’investissement offshore utilisée pour acheter deux villas pour 12 millions de livres sterling dans le sud de la France.
Après la fuite, le Premier ministre a insisté sur le fait qu’il n’avait « jamais rien fait de mal ou d’illégal » et a déclaré que les allégations publiées la semaine dernière étaient une tentative d’influencer le vote de samedi.
Il fait également face à des accusations de mauvaise gestion de la pandémie. Selon les données de l’Université Johns Hopkins, la République tchèque a enregistré 1,7 million de cas et plus de 30 000 décès dus au coronavirus, ce qui en fait le septième taux de mortalité par habitant dans le monde.
