A un an et demi des législatives, la droite se retrouve sans chef de file et sans prétendant pour succéder à la chancelière, au pouvoir depuis 2005.
Elle était politiquement très affaiblie. Mais nul ne s’attendait qu’elle prenne maintenant une telle décision : Annegret Kramp-Karrenbauer ne sera pas candidate à la succession d’Angela Merkel à la chancellerie. Elle compte également quitter la présidence de l’Union chrétienne-démocrate (CDU). Sa décision a été annoncée à l’état-major de son parti, lundi 10 février, ont annoncé plusieurs médias allemands. On ne sait pas, en revanche, si elle compte conserver son poste de ministre de la défense.
L’événement constitue un séisme politique en Allemagne : à un an et demi des prochaines législatives, prévues à l’automne 2021, la droite conservatrice – toujours la première force politique du pays – se retrouve sans chef de file et sans prétendant pour succéder à Mme Merkel, qui gouverne le pays depuis 2005.
La décision de Mme Kramp-Karrenbauer a pour cause immédiate la crise qui a secoué la Thuringe, mercredi 5 février, quand le candidat du petit parti libéral FDP, Thomas Kemmerich, a été élu, à la surprise générale, avec les voix de la CDU et du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD). Une élection qualifiée de « coup de tonnerre » et de « tabou brisé » par tous les journaux allemands : jamais depuis la naissance de la République fédérale d’Allemagne, en 1949, le ministre-président d’un Land n’avait été élu avec les voix de l’extrême droite.
Le Monde