L’Union européenne a commencé lundi (20 février) à déployer une mission d’observation à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, deux anciennes républiques soviétiques du Caucase en conflit depuis plus de trente ans autour du territoire disputé du Nagorny Karabakh.
Le risque d’une escalade reste élevé dans cette enclave azerbaïdjanaise majoritairement peuplée d’Arméniens malgré de récents progrès dans les pourparlers de paix entre Bakou et Erevan et les efforts accrus des Occidentaux en vue de trouver un règlement pacifique dans cette région que la Russie considère comme faisant partie de sa zone traditionnelle d’influence.
« L’Union européenne lance aujourd’hui une mission civile de l’UE en Arménie (EUMA) », a annoncé le Conseil européen dans un communiqué, précisant que ses observateurs seraient déployés pour deux ans du côté arménien de la frontière arméno-azerbaïdjanaise.
Forte d’une centaine de membres, « uniquement des civils », la mission déployée à la demande d’Erevan comprendra notamment « 50 observateurs non-armés » et aura pour objectif de « contribuer à la stabilité dans les zones frontalières de l’Arménie », selon la même source.
Le président arménien Vahagn Khatchatourian s’est déclaré lundi, sur Twitter, « profondément reconnaissant envers l’UE et ses Etats membres pour cette manifestation de forte solidarité avec l’Arménie », estimant que la mission allait « jouer un rôle dans la désescalade » et aider à « apporter la paix dans la région ».
Erevan a récemment accusé Bakou de vouloir procéder à un « nettoyage ethnique » au Nagorny Karabakh en forçant les Arméniens qui y vivent à quitter ce territoire. Celui-ci est confronté depuis la mi-décembre au blocage — par des militants azerbaïdjanais se présentant comme des défenseurs de l’environnement — d’un axe vital pour son approvisionnement.
Jeudi, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a annoncé que l’Arménie avait remis à l’Azerbaïdjan son projet du traité de paix visant à mettre fin au conflit entre ces deux Etats voisins. Bakou « étudie » ces propositions, a déclaré samedi le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, à l’issue d’une rencontre avec M. Pachinian à Munich qu’il a qualifiée de « constructive ».
Les deux pays se sont affrontés au début des années 1990 au moment de la dislocation de l’URSS pour le contrôle du Nagorny Karabakh.
Ce premier conflit, qui a fait 30 000 morts, s’est soldé par une victoire arménienne.
Mais l’Azerbaïdjan a pris sa revanche, à l’automne 2020 à l’occasion d’une deuxième guerre, qui a coûté la vie à quelque 6 500 personnes et lui a permis de reprendre de nombreux territoires.
Source : EURACTIV