Il y aura bientôt des théologiennes dans les mosquées belges pour accompagner spirituellement les femmes musulmanes. Et ce, pour que les femmes de la communauté musulmane aient une personne de référence féminine qui puisse les accompagner dans leur spiritualité.
L’idée est portée par l’Exécutif des musulmans de Belgique, l’instance représentative du culte musulman dans le Royaume, qui s’est inspirée d’un projet similaire en cours depuis plusieurs années au Maroc. « Il y a un manque d’encadrement de la communauté musulmane, en particulier des femmes et des filles, constate le vice-président de l’institution, Salah Echallaoui, à l’origine de l’initiative. Un manque d’encadrement qui peut pousser certaines à adhérer aux discours radicaux de guides autoproclamés qui sillonnent les mosquées sans aucune reconnaissance officielle. »
L’Exécutif des musulmans de Belgique est donc en train de recruter 18 femmes, 9 théologiennes et 9 prédicatrices qui participeront à la vie religieuse de la communauté.
Une mission d’écoute et d’accompagnement
Elles auront à peu près le même rôle qu’un imam mais elles ne pourront pas diriger la prière, tâche qui incombe aux hommes dans la religion musulmane. Elles donneront des conférences, participeront aux cérémonies religieuses comme les circoncisions, les mariages ou encore les funérailles. Elles auront aussi un rôle de conseillère et de médiatrice au sein de la communauté. Certaines fidèles peuvent être gênées d’adresser des questions personnelles de la vie quotidienne à leurs imams. Par exemple, une musulmane qui souhaiterait avorter et qui aimerait savoir ce que dit le Coran sur le sujet pourrait être plus à l’aise d’en discuter avec une autre femme.
Vers un islam plus progressiste
La volonté de l’Exécutif des musulmans de Belgique est de diffuser un islam plus progressiste, en phase avec la société belge. Le recrutement sera très strict. Les nouvelles recrues devront parler une des trois langues du pays, le français, le néerlandais ou l’allemand, elles devront être diplômées de l’enseignement supérieur et avoir un casier judiciaire vierge. Lors des entretiens, un jury sera chargé de tester les connaissances en théologie des candidates, bien sûr, mais aussi leurs interprétations des textes religieux.
Source : RFI