Alors que l’attention du monde se concentre sur la crise dans la bande de Gaza, un haut responsable humanitaire de l’ONU a exhorté mardi le Conseil de sécurité à ne pas négliger la crise tout aussi « brutale et de grande envergure » en Ukraine.
Ramesh Rajasingham, Directeur de la division de la coordination au Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), s’est adressé aux ambassadeurs, soulignant le besoin urgent d’une aide humanitaire à l’approche du froid hivernal et d’un accès aux services essentiels qui constitue un défi croissant.
Il a souligné les efforts déployés par les travailleurs humanitaires pour apporter un soutien aux communautés en première ligne et dans les zones difficiles d’accès, notamment en garantissant un approvisionnement suffisant en eau et en chauffage.
« L’objectif est de garantir que chaque civil ait accès à un endroit à la fois sûr et chaud pendant l’hiver à venir », a-t-il dit.
Défis d’accès
Cependant, le manque d’accès humanitaire aux zones des régions de Donetsk, Kherson, Louhansk et Zaporijjia sous contrôle militaire russe temporaire compte parmi les défis « les plus importants ».
« Les conséquences de ne pas fournir d’aide aux quatre millions de personnes qui en ont besoin dans ces régions sont désastreuses, en particulier à l’approche des mois d’hiver », a souligné le haut responsable de l’OCHA, soulignant l’obligation légale de toutes les parties de permettre et de faciliter une livraison rapide et sans entrave de l’assistance.
« Il est vital que nous soyons capables d’atténuer les souffrances humaines causées par cette guerre, où qu’elle se déroule en Ukraine », a-t-il déclaré.
Un bilan dévastateur
M. Rajasingham a souligné que les dernières informations vérifiées suggèrent que plus de 9.900 civils ont été tués depuis le début de l’invasion en février 2022.
Comme il ne s’agit que des chiffres que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a jusqu’à présent formellement vérifié, « le bilan réel est certainement plus élevé », a-t-il déclaré.
Il a évoqué des « dégâts importants » causés aux infrastructures civiles essentielles, notamment aux installations d’électricité, de chauffage, d’eau et de télécommunications, ainsi que des attaques contre les établissements et le personnel de santé.
Les organisations humanitaires n’ont pas été épargnées, a-t-il ajouté, soulignant que jusqu’à présent en 2023, 14 travailleurs humanitaires ont été tués.
Exportations de céréales
Le haut responsable de l’OCHA a noté la poursuite des frappes contre les infrastructures portuaires de la mer Noire et du Danube.
L’Ukraine a néanmoins signalé un nombre croissant de navires entrant et sortant de ses ports de la mer Noire via un corridor temporaire annoncé en août, à la suite du retrait de la Russie de l’Initiative de la mer Noire gérée par l’ONU, a-t-il déclaré.
« Comme nous l’avons dit à maintes reprises dans cette enceinte, à une époque où la faim atteint des niveaux stupéfiants dans le monde, il est impératif que toutes les sources d’approvisionnement alimentaire soient connectées de manière sûre et durable aux chaînes d’approvisionnement mondiales », a souligné M. Rajasingham.