Les frontières se ferment une à une, près de 100 millions d’Européens désormais confinés : les dirigeants de l’UE en viennent à prendre des mesures de plus en plus drastiques pour tenter d’enrayer la propagation de l’épidémie du Covid-19. Lundi 15 mars, l’Espagne a également décidé de fermer ses frontières terrestres.
Après l’Italie, l’Espagne, deuxième pays le plus touché d’Europe, a pris une décision radicale samedi 14 mars : la totalité de la population est en quarantaine quasi-totale. L’état d’alerte y a été décrété pour 15 jours et les Espagnols ont le droit de sortir uniquement pour s’approvisionner ou se faire soigner. Madrid a également décidé de fermer toutes ses frontières terrestres.
Annulation de la Semaine sainte
Plusieurs villes, dont Séville ont annulé les processions de la Semaine sainte, début avril, qui attirent en général des dizaines de milliers de touristes du monde entier. Même son de cloche au Vatican : les célébrations pascales se dérouleront sans les fidèles.
Le rideau est baissé pour les restaurants, bars, discothèques, cinémas, écoles et universités en France et au Luxembourg. Aux Pays Bas, même les maisons closes et les coffee-shops sont concernés et en Irlande, les pubs ferment dès lundi 16 mars au soir.
En Autriche, il est interdit de se rassembler à plus de cinq et la population est appelée à limiter ses déplacements au strict nécessaire. Les policiers y patrouillent les rues et peuvent infliger des amendes aux récalcitrants.
« Situation de catastrophe »
En Allemagne, où les frontières sont partiellement fermées, plusieurs régions prennent des mesures pour restreindre les déplacements. En Bavière, les autorités ont l’intention de décréter une « situation de catastrophe » pour pouvoir mobiliser des moyens supplémentaires, comme le recours à l’armée dans les hôpitaux.
L’état d’urgence a été décrété en Serbie, où le président Aleksandar Vucic a expliqué qu’il « fermait la vie pour sauver la vie ».
Jusqu’à 8 ans de prison en cas de non-respect du confinement
La Pologne, elle, a instauré de très lourdes sanctions pour ceux qui ne respecteraient pas les consignes d’isolement, après la fermeture des crèches, écoles, universités, restaurants, bars, musées et magasins non-essentiels. Chaque Polonais risque un an de prison et plus de 1 000 euros d’amende s’il sort de sa quarantaine imposée par les autorités de santé, rapporte notre correspondant à Varsovie, Thomas Giraudeau. Cette peine pourrait même atteindre huit ans de prison en cas de mise en danger de la santé d’autres personnes.
Des mesures de force, alors que 150 personnes ont été contaminées, trois sont décédées et au moins 10 000 Polonais ont été placés en quarantaine, selon le ministère de la Santé. Cela notamment après le départ de deux hommes infectés de l’hôpital où ils étaient en observation, ainsi qu’un couple autrichien, finalement rentrés dans leur pays au lieu de respecter leur quarantaine.