L’Union européenne va élargir ses sanctions contre le régime biélorusse aux entreprises et aux chefs d’entreprises proches d’Alexandre Loukachenko, alors que le dictateur poursuit sa répression aveugle.
Les ministres des Affaires étrangères ont décidé ce jeudi d’imposer des sanctions contre les entreprises proches du régime du dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko, alors que la répression brutale se poursuit contre les opposants. Ces nouvelles sanctions toucheront aussi les dirigeants de ces entreprises. L’Union européenne a déjà pris une série de sanctions contre une cinquantaine de personnes proches du régime, mais cela ne suffit pas à ses yeux.
« Nous avons décidé de procéder à une nouvelle série de sanctions en réponse à la brutalité des autorités et elles toucheront des individus, mais aussi des institutions, des chefs d’entreprise et des sociétés », a déclaré Josep Borrell, le Haut représentant de l’UE aux Affaires étrangères. « Nous devons nous tourner vers des intérêts plus sensibles, ce qui affectera le développement normal de l’activité économique« .
Les Etats européens sont chargés à présent de définir les entités et les entreprises qui feront l’objet de ces nouvelles sanctions. Ils devront fournir les preuves de leurs liens avec le régime biélorusse. « Il faut que ce lien soit très clair, sinon l’entreprise pourrait obtenir une annulation de la sanction en justice. Il faut aussi vérifier que la population ne souffre pas de ces sanctions« , confie une source diplomatique.
Depuis l’élection présidentielle du 9 août, des dizaines de milliers de Biélorusses manifestant régulièrement contre Alexandre Loukachenko. Une répression féroce est menée contre eux par la police d’État et le KGB. A ce jour, plus de 20.000 personnes ont été arrêtées et plus de 500 cas de torture ont été rapportés par Amnesty International. Une dizaine d’opposants ont été tués.
Loukachenko durcit la répression
Dimanche, plus de 700 personnes ont été arrêtées et des scènes d’une violence inouïe ont été rapportées par les médias indépendants. Les manifestations ont repris de l’ampleur alors qu’un nouvelle victime de la police, Roman Bondarenko, a trouvé la mort lors de son arrestation. Le régime biélorusse a rasé, ce lundi, un mémorial dédié à ce jeune artiste. Cette décision a provoqué la colère des autorités religieuses qui ont invité, dans une lettre ouverte, les Biélorusses à se ranger derrière l’opposition.
Loukachenko a durci sa répression en isolant au sein de la capitale Minsk 42 zones identifiés comme « dangereuses et opposées au système politique ». Elles font l’objet d’une étroite surveillance par caméra et des patrouilles de police.
Le dirigeant a également réorganisé de son gouvernement. Le chef des forces de répression, Nicolaï Karpenkov, a été nommé vice-ministre de l’Intérieur.