L’Europe et l’Afrique doivent s’affranchir de la relation donateur-bénéficiaire, a déclaré la commission du développement, en exposant sa vision de la relation entre les deux continents.
Jeudi,
les députés ont adopté une stratégie de grande envergure sur un nouveau
partenariat UE-Afrique par 20 voix pour, 2 voix contre et 3
abstentions. La stratégie souligne la nécessité d’aller au-delà d’une
simple coopération sur des questions telles que la transition verte,
l’énergie, la transformation numérique, les emplois durables, la bonne
gouvernance et la migration.
Au-delà de ces domaines, énumérés par la Commission et le Service européen d’action extérieure, le développement humain doit être au centre des futures relations UE-Afrique, ont déclaré les députés, qui se félicitent de cette nouvelle approche de la relation. Le futur partenariat devrait donner la priorité à l’éducation, y compris la formation des enseignants, la réduction du décrochage scolaire et se concentrer sur l’inclusion des filles. Il devrait également viser à améliorer les soins de santé et les systèmes de santé nationaux.
Renforcer l’autonomie de l’Afrique
La relation UE-Afrique doit « aller au-delà de la relation donateur-bénéficiaire ». L’UE et l’Afrique devraient plutôt coopérer d’égal à égal, en donnant aux nations africaines les moyens d’atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies, de freiner le changement climatique et de favoriser l’égalité des sexes, entre autres. Pour y parvenir, les députés demandent que des fonds substantiels soient réservés dans le cadre du prochain instrument financier extérieur IVCDCI.
Attentes pour une future stratégie
Les attentes de la commission parlementaire concernant la future stratégie UE-Afrique sont notamment les suivantes:
- L’UE devrait apporter un soutien financier et technique à long terme aux pays africains pour stimuler l’adaptation au climat;
- L’UE devrait soutenir l’intégration régionale africaine pour contribuer à réduire la dépendance à l’égard des importations étrangères;
- L’Afrique doit être soutenue par l’UE dans ses ambitions de créer une zone de libre-échange continentale;
- La santé et les droits sexuels et génésiques doivent être protégés par l’UE dans le cadre du nouveau partenariat;
- Les prêteurs internationaux, tels que le FMI et la Banque mondiale, doivent faire davantage pour alléger la dette; et
- Le partenariat doit donner la priorité à la dignité humaine des réfugiés et des migrants.
Citation
La rapporteure, Chrysoula Zacharopoulou
(Renew Europe, FR), a déclaré : « L’Europe et l’Afrique ont besoin l’une
de l’autre; un nouveau partenariat égalitaire doit en tenir compte.
Ensemble, nous pouvons améliorer la durabilité, lutter contre la
pauvreté, l’injustice et l’inégalité, protéger la biodiversité et
combattre le changement climatique, ainsi que nous attaquer aux
problèmes de santé mondiaux. L’autonomisation des femmes et des jeunes
est la clé de notre relation: ils sont l’avenir. Ils joueront un rôle
décisif non seulement dans ce nouveau partenariat, mais aussi sur le
continent africain lui-même. »