Le Parlement européen a adopté mercredi une série de recommandations pour améliorer les conditions précaires dans lesquelles vivent les populations roms dans des campements dans l’UE.
Les populations roms – dans l’acception la plus large du terme – constituent la plus grande minorité ethnique d’Europe et sont confrontées à la pauvreté et à l’exclusion sociale dans de nombreux États membres, rappellent les députés.
Les problèmes à régler en urgence sont le manque de logements décents et non ségrégués offrant eau potable, électricité, assainissement, traitement des eaux usées et des déchets, ainsi que la discrimination et la ségrégation persistantes des enfants roms à l’école. Les députés ont également souligné le manque de soins de santé, le chômage de longue durée, les abus policiers et l’inégalité d’accès à la justice.
Pour remédier à cette situation, le Parlement appelle à la mise en place de stratégies à court et à long termes adossées à des fonds nationaux et européens suffisants, en particulier le Fonds social européen plus (FSE+), le Fonds européen de développement régional (FEDER), et les plans de relances nationaux.
Les États membres devraient distribuer directement les fonds sur le plan local et régional afin de mieux répondre aux besoins immédiats des populations roms vivant dans des campements dans l’UE. Tout obstacle, y compris les formes directes ou indirectes de discrimination qui freinent l’utilisation efficace des fonds dédiés, devrait être solutionné.
La Commission devrait mettre en place un mécanisme d’alerte précoce en vue d’identifier tout abus ou mauvaise utilisation des Fonds structurels et d’investissement européens (ESI) et des fonds européens dédiés à la prise en compte de la situation des Roms, déclarent les députés.
Ils appellent également la Commission à mettre progressivement fin aux campements roms marginalisés dans l’UE d’ici à 2030. Impliquer des membres de la communauté rom dans un travail social de qualité pourrait être un moyen de convaincre les populations roms d’abandonner ces campements.
Priorité aux enfants, aux jeunes et à la participation des Roms
Les députés ont appelé à l’inclusion des enfants des communautés roms dans le cadre des plans d’actions nationaux de garantie européenne pour l’enfance. La garantie renforcée pour la jeunesse et Erasmus Plus devraient également être utilisés pour améliorer la cohésion sociale et l’emploi pour la jeunesse de la communauté rom. Ils considèrent que la participation de personnes issues des communautés roms devrait être un objectif dans les cadres stratégiques nationaux en faveur des Roms afin de faire avancer l’inclusion sociale et la participation démocratique.
Enfin, les députés soulignent le potentiel inexploité des jeunes Roms ayant suivi des études supérieures, comme moteur d’un changement positif.
La résolution a été adoptée par 486 voix pour, 109 contre et 38 abstentions.
D’après une enquête de l’Union européenne sur les minorités et la discrimination, 63% des Roms ne sont pas scolarisés, ni employés ou en formation, comparé à une moyenne européenne de 12%. 80% des membres des communautés roms vivent au-dessous du seuil de pauvreté dans leur pays. 41% des Roms dans les neuf États membres concernés par cette enquête se sentent discriminés en raison de leur origine dans un domaine au moins de leur vie quotidienne, comme la recherche d’emploi, le travail, le logement, la santé et l’éducation.