La Lettonie a pris des mesures importantes en réponse aux allégations d’espionnage dans son paysage politique à la suite de l’affaire Tatjana Ždanoka.
Selon des informations émanant des médias lettons le 16 mars 2024, le service de sécurité de l’État du pays a entamé des poursuites pénales contre une personnalité de premier plan, Tatjana Ždanoka, qui est à la fois députée du Parlement européen et citoyenne lettone.
Ždanoka, âgé de 73 ans, est soupçonné de collaborer avec les services de renseignement et de sécurité russes.
Les enquêtes sur les activités de Ždanoka et ses liens présumés avec la Russie sont en cours depuis plusieurs semaines.
Ces enquêtes ont pris de l’ampleur à la suite d’informations diffusées en janvier par diverses plateformes médiatiques en Russie, dans les pays nordiques et dans la région baltique.
Selon ces informations, Ždanoka opérait en tant qu’agent du Service fédéral de sécurité russe (FSB) depuis 2004.
La décision d’engager des poursuites pénales contre Ždanoka aurait été prise par le service de sécurité de l’État letton, connu sous l’acronyme VDD, le 22 février.
Malgré des tentatives répétées de commentaires, le service de sécurité n’était toujours pas disponible pour fournir des détails supplémentaires. Entre-temps, Ždanoka a nié avec véhémence toutes les accusations portées contre elle.
La gravité de la situation a incité le Parlement européen à lancer sa propre enquête sur la question fin janvier.
Ces allégations, qui impliquaient qu’un membre du Parlement européen agissait en tant qu’agent russe depuis plusieurs années, ont suscité une inquiétude accrue au sein de l’organe législatif de l’UE, dont le siège est à Strasbourg, en France.
Un effort de collaboration entre divers organes de journalisme d’investigation a abouti à la publication d’e-mails divulgués qui présenteraient les interactions de Ždanoka avec son gestionnaire présumé.
Parmi les révélations révélées, il a été affirmé que Ždanoka s’était engagé dans la diffusion de propagande concernant les droits des minorités russes dans les pays baltes.
En outre, elle a été accusée de plaider en faveur de politiques alignées sur les intérêts du Kremlin et de garder le silence sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La Lettonie et son voisin balte, l’Estonie, abritent tous deux d’importantes minorités russophones, qui représentent environ 25 % de leur population respective.
Cette dynamique a été encore compliquée par les accusations de Moscou, alléguant une discrimination à l’encontre des communautés russophones en Lettonie et en Estonie, qui sont toutes deux d’anciennes républiques soviétiques.
Le profil de Ždanoka, tel qu’il est décrit sur le site officiel du Parlement européen, la positionne comme présidente de l’Alliance russophone de l’UE, un rôle qu’elle occupe depuis 2007.
Son mandat en tant que membre du Parlement européen a commencé en 2004, coïncidant avec la période au cours de laquelle les allégations suggèrent qu’elle a commencé à collaborer avec les services de renseignement russes.