Le Federal Bureau of Investigation (FBI) a ouvert une enquête de sécurité nationale très médiatisée sur les cyberattaques menées par l’Iran visant des personnes associées aux campagnes Trump et Biden-Harris. Ces développements surviennent quelques mois seulement avant l’élection présidentielle américaine de 2024, soulevant des inquiétudes quant à l’ingérence étrangère dans le processus électoral.
Depuis juin, le FBI enquête activement sur les tentatives d’infiltration par des agents iraniens des communications de membres du personnel liés aux campagnes du président Joe Biden et de l’ancien président Donald Trump. Selon des sources citées par le Washington Post, trois membres de la campagne Biden-Harris ont été spécifiquement ciblés par des e-mails de spear phishing. Ces e-mails, conçus pour paraître authentiques, contenaient des liens malveillants destinés à permettre aux attaquants d’accéder à des communications sensibles. Cependant, il n’existe actuellement aucune preuve suggérant que ces tentatives ont été couronnées de succès.
Les courriels de phishing faisaient partie d’un plan plus large visant à infiltrer l’infrastructure numérique des deux campagnes présidentielles. L’enquête du FBI a révélé que la portée de ces attaques est plus large qu’on ne le pensait initialement, ce qui indique que plusieurs personnes liées aux campagnes pourraient avoir été ciblées.
Campagne Trump et fuites de données internes
La campagne Trump, qui a fait face à ses propres défis en matière de cybersécurité, a signalé une violation après que des journalistes ont reçu des copies de documents de vérification internes concernant le sénateur JD Vance, colistier de Trump.
Bien que la campagne Trump ait attribué ces fuites à des pirates iraniens, le FBI n’a pas confirmé ce lien. L’agence cherche à savoir si les fuites et les tentatives de phishing font partie de la même opération ou si différents acteurs sont impliqués.
Une couche supplémentaire de complexité a été ajoutée lorsque Roger Stone, un conseiller de longue date de Trump, a révélé que ses comptes de messagerie personnels avaient été compromis. Les e-mails de Stone auraient été utilisés pour envoyer des liens de phishing aux responsables de la campagne Trump, permettant potentiellement aux pirates iraniens d’accéder à d’autres communications.
Réponse du FBI et implications plus larges
L’implication du FBI dans cette enquête souligne la gravité de la situation, car les deux campagnes sont devenues de plus en plus méfiantes à l’égard de l’ingérence étrangère. L’agence a confirmé qu’elle travaillait en étroite collaboration avec des entreprises technologiques, dont Google, pour retracer les origines des tentatives de phishing et sécuriser les comptes touchés.
Les tentatives de piratage rappellent l’élection présidentielle de 2016, où l’ingérence russe a joué un rôle important. Cette fois, les responsables du renseignement américain ont identifié l’Iran comme un acteur clé tentant de perturber le processus électoral. Le gouvernement iranien a nié ces allégations, les qualifiant d’infondées et affirmant qu’il n’avait pas l’intention d’interférer dans les élections américaines.
La situation est encore compliquée par un récent rapport de Microsoft, qui indiquait que des pirates informatiques iraniens avaient tenté de pénétrer dans le compte de messagerie d’un haut responsable d’une campagne présidentielle américaine. Bien que Microsoft n’ait pas identifié la campagne en question, des sources confirment qu’il s’agissait de la campagne Trump.
Préoccupations en matière de sécurité électorale
L’enquête du FBI a suscité des inquiétudes quant à l’intégrité des prochaines élections. Les deux campagnes étant potentiellement compromises, on craint que des informations sensibles ne soient utilisées pour manipuler l’opinion publique ou semer la discorde parmi les électeurs. La campagne Trump, en particulier, a pris des mesures pour améliorer sa cybersécurité, notamment en conseillant au personnel d’éviter d’envoyer des informations sensibles par courrier électronique.
Les implications plus larges de cette enquête sont importantes, car elle met en évidence la menace permanente d’ingérence étrangère dans les élections américaines. Malgré les efforts déployés par le gouvernement américain pour protéger le processus électoral, les acteurs étrangers continuent d’exploiter les vulnérabilités des communications numériques. Cela a suscité des inquiétudes croissantes quant à la capacité des États-Unis à mener des élections justes et sûres.
Les motivations présumées de l’Iran
Les responsables du renseignement américain ont suggéré que les actions de l’Iran font partie d’une stratégie plus large visant à saper la candidature de Trump à la réélection, ainsi qu’à attiser la discorde sociétale aux États-Unis. Cela reflète les efforts de l’Iran lors des élections de 2020, où des tactiques similaires ont été employées.