Les Européens sont appelés lundi à se prononcer sur de nouvelles mesures contre le régime au pouvoir au Bélarus et cherchent un consensus pour sanctionner le président Loukachenko, à la demande de l’Allemagne.
Ils doivent également se prononcer sur des sanctions contre la Russie pour l’empoisonnement de l’opposant Alexeï Navalny réclamées par la France et l’Allemagne.
“Rien ne s’est amélioré au Bélarus. La violence du régime de Loukachenko et l’arrestation de manifestants pacifiques se poursuivent. J’ai suggéré que nous lancions un nouveau paquet de sanctions et que Loukachenko fasse partie des personnes sanctionnées”, a annoncé le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas à son arrivée à Luxembourg pour une réunion avec ses homologues de l’UE.
Le président du Bélarus ne figure pas pour le moment au nombre des personnes visées par de nouvelles sanctions, mais “la décision d’ajouter son nom appartient aux ministres”, a déclaré un participant à la réunion.
L’UE a déjà sanctionné 40 responsables du régime, dont le ministre de l’intérieur et son adjoint, accusés d’être impliqués dans la répression et le truquage de l’élection présidentielle du 9 août dont l’UE ne reconnaît pas le résultat.
Mais les dirigeants européens n’ont pour l’instant pas sanctionné le président du Bélarus dans l’espoir de le contraindre à accepter une médiation de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) et d’engager des discussions avec l’opposition pour organiser une nouvelle élection présidentielle.
Plusieurs pays de l’UE ont par ailleurs rappelé leurs ambassadeurs à Minsk pour consultations en signe de solidarité avec la Pologne et la Lituanie, contraintes par Minsk de réduire le nombre de leurs diplomates en poste à Minsk.
L’UE veut “coordonner son action” de protestation, “mais cherche également à maintenir un lien avec la société civile, victime de la répression”, a-t-on expliqué de source diplomatique.
Toutes les sanctions doivent être adoptées à l’unanimité.
Les Européens vont également chercher un accord pour sanctionner l’empoisonnement de l’opposant russe Alexeï Navalny.
“Nous avons soumis une proposition avec la France et nous en discuterons pour la première fois aujourd’hui et nous nous mettrons d’accord sur la marche à suivre”, a expliqué Heiko Maas.
Les ministres vont avoir “une discussion sur cette proposition, mais aucune décision” n’est prévue lundi, a-t-on indiqué de sources diplomatiques européennes.
La France et l’Allemagne proposent à leurs partenaires d’accepter d’inscrire plusieurs personnes et une entreprise russe où est fabriquée le Novitchok, un agent neurotoxique dont l’utilisation est interdite, sur la liste européennes des sanctions créées pour l’utilisation d’armes chimiques.
Cette liste compte déjà 8 noms et un centre de recherche en Syrie. Les sanctions européennes consistent en une interdiction de visa et le gel des avoirs dans l’UE, ainsi que l’interdiction de bénéficier de financements européens.