es nouvelles grilles tarifaires des grandes banques du pays sont sans équivoque. Cette année 2020 est celle qui va acter la fracture entre deux types de clients : les connectés et ceux qui ne le seront probablement jamais, comprenez les personnes âgées. Qui ne sont pas connectées à leur banque via PC, tablette ou smartphone, qui effectuent leurs virements via le « self bank » de leur agence, souvent en demandant de l’aide au guichet…
Ces derniers temps, les tarifs « papier » des banques ont sensiblement gonflé. Certains services ont même disparu de l’offre. Le « bon marché » bancaire est aujourd’hui plus que jamais privilège du client numérisé.
Le Soir a épluché les tarifs 2020 des principales banques. Quelques exemples. Le virement papier coûtait un euro depuis 2017 chez BNP Paribas Fortis. Cette année, son prix a été multiplié par deux (mais peut monter, si intervention de l’agent il y a, jusqu’à 6 euros l’unité !). Chez ING, les mêmes virements sont facturés entre 1 et 2 euros. Chez KBC, le virement papier passe à 1,5 euro (0,5 euro en septembre dernier). Et à 1,25 euro chez Belfius (où l’augmentation a été progressive d’année en année, débutant à 0,5 euro en 2015).
BNP Paribas Fortis a décidé de supprimer progressivement depuis avril dernier la fonction « virement » de ses terminaux installés en agence. Plus possible non plus d’imprimer ses extraits de compte dans la plupart des banques. Pour les recevoir, en agences ou chez soi, il faut… payer.
« Nous nous adaptons à la demande du marché. L’alternative digitale est toujours gratuite », justifient les différentes banques. « Nous accompagnons les personnes pour qui c’est moins évident », rétorquent-elles à la question de l’exclusion d’une tranche significative de la population à leur offre.
Le soir