Ségolène Royal devrait être licenciée de son poste d’ambassadrice des pôles le 24 janvier 2020 alors qu’une enquête du parquet national financier est ouverte sur ses frais d’ambassadrice.
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Le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête préliminaire concernant l’usage fait par Ségolène Royal des moyens mis à sa disposition en tant qu’ambassadrice des pôles, selon la radio France Info. L’enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique, qui a commencé ses investigations il y a un mois suite aux révélations de la cellule investigation de Radio France.
L’ex-candidate socialiste à l’élection présidentielle de 2007 a été mise en cause pour avoir possiblement utilisé à des fins personnelles l’enveloppe mise à sa disposition pour ses frais d’ambassadrice, notamment pour la promotion d’un de ses livres, selon une enquête de Radio France.
Ségolène Royal occupe la fonction d’ambassadrice des pôles de manière bénévole depuis 2017. Chargée de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique, elle dispose d’une enveloppe de 100 000 euros par an et de trois collaborateurs, financés par le ministère des Affaires étrangères. Après l’enquête de France Info l’épinglant, l’ancienne ministre avait réagi en dénonçant des « insinuations », « calomnieuses et diffamatoires », selon elle.
Lettre publiée sur Facebook
Cette information arrive alors qu’elle affirmait, mardi 14 janvier, être licenciée. L’ancienne ministre de l’Environnement a rendu publique une lettre envoyée par les ministères des Affaires étrangères et de la Transition écologique menaçant de mettre fin à ses fonctions d’ambassadrice des pôles.
Ségolène Royal a décidé de diffuser cette lettre ouvertement sur son compte Facebook. Il s’agit d’un courrier daté du 7 décembre, qui revient sur ses récentes prises de parole publiques mettant en cause la politique du gouvernement.
Attaque contre le gouvernement
Ségolène Royal a, en effet, multiplié les attaques à l’encontre du gouvernement autour de sujets variés comme les pesticides, la réforme des retraites et la proximité d’Emmanuel Macron avec le « monde du business mondialisé ».
Or, selon les ministères des Affaires étrangères et de la Transition écologique, en tant qu’ambassadrice des pôles, Ségolène Royal est tenue à un devoir de réserve. Cette lettre la prévient, donc, qu’il est envisagé de mettre fin à ses fonctions d’ambassadrice. Et que cette éventualité serait examinée à un prochain Conseil des ministres.
Mais, pour Ségolène Royal, les choses sont claires. Selon elle, le président de la République va mettre fin à ses fonctions. Elle affirme ne pas vouloir renoncer à sa liberté d’opinion et d’expression garantie par la Constitution. Selon France Inter, l’Élysée a indiqué que ce licenciement prendra effet après le Conseil des ministres du 24 janvier, lors duquel, « sur proposition du ministère des Affaires étrangères, il sera mis fin à ses fonctions comme ambassadrice des pôles ».
RFI