L’émotion est palpable aux cérémonies commémoratives de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, ce lundi 27 janvier, tant de la part des anciens déportés présents que de la part des officiels. Jakub Porzycki/Agencja Gazeta via REUTERS
C’était il y a 75 ans. Ce lundi 27 janvier, le monde commémore la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau où plus d’un million de juifs ont perdu la vie, la plupart tués dans les chambres à gaz dès leur arrivée. Plusieurs cérémonies sont prévues.
Envoyés spéciaux à Auschwitz, Thomas Giraudeau, et à Cracovie, Julien Chavanne
Il y a eu beaucoup d’émotion ce lundi matin, des larmes devant le Mur de la mort du camp d’Auschwitz. C’est là que les nazis ont fusillé des milliers de prisonniers. Des déportés présents ce matin ont fondu en larmes devant ce mur. C’était essentiellement des Polonais non juifs, rapporte notre envoyé spécial à Auschwitz, Thomas Giraudeau. Quelque 140 000 d’entre eux ont été déportés ici et la moitié n’en sont pas revenus. Certains étaient accompagnés de leurs familles, enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants.
Un moment solennel éprouvant auquel participait aussi le président polonais, Andrzej Duda. C’est lui qui ouvre la cérémonie officielle cet après-midi devant le camp de Birkenau. Andrzej Duda qui n’a pas apprécié la cérémonie organisée la semaine dernière à Jérusalem, vexé de ne pas avoir eu la parole, rappelle notre envoyé spécial à Cracovie, Julien Chavanne. C’est un nouvel épisode dans la guerre mémorielle que se livrent la Pologne et la Russie. Moscou n’a d’ailleurs envoyé que son ambassadeur à cet anniversaire.
Cette commémoration est l’occasion pour les survivants d’apporter leurs témoignage. Ils sont chaque année de moins en moins nombreux et leurs paroles de plus en plus précieuses. Deux cents survivants des camps de concentration nazis ont fait le déplacement à Auschwitz cette année. Ils étaient 300 il y a cinq ans, 1500 il y a quinze ans.
Le Premier ministre Français, Édouard Philippe qui participe aux cérémonies est accompagné de lycéens et de parlementaires français. Il a prononcé un discours devant la Judenrampe, où les convois de déportés arrivaient au camp de Birkenau. « Il vous appartiendra désormais (…) de dire ce que vous avez vu et de faire en sorte que collectivement, nous n’oubliions pas qu’ici, il y a ici l’un des pires exemples d’inhumanité », leur a-t-il déclaré.
RFI