Plusieurs pays s’apprêtent à évacuer leurs ressortissants de Wuhan, ville du centre de la Chine, principal foyer du nouveau coronavirus. Des opérations délicates sur le plan diplomatique, le gouvernement chinois souhaitant que ces rapatriements se fassent en toute discrétion.
Le Japon ne parvient pas à rapatrier de Wuhan aussi vite qu’il le souhaiterait ses 650 ressortissants qui ont demandé à quitter la ville chinoise. Les Japonais devraient envoyer deux autres avions et tout dépendra des autorisations du gouvernement chinois, rapporte le correspondant de RFI à Tokyo, Frédéric Charles.
Pékin veut que ces opérations de rapatriement se fassent en toute discrétion, car les Chinois de Wuhan ont du mal à comprendre pourquoi ils sont placés en quarantaine alors que les expatriés, eux, peuvent quitter la ville.
Certains internautes chinois se félicitent de voir les Japonais partir et contaminer le Japon. Mais de nombreux cadres japonais de Nissan et de Honda travaillant à Wuhan dans la production automobile ont décidé de rester dans la ville et de soutenir leurs employés chinois.
Un cas de transmission d’homme à homme
Ce premier vol charter japonais pour Wuhan transporte des fournitures médicales et des combinaisons de protection pour les habitants de la ville.
Les autorités japonaises ont annoncé mardi la présence au Japon d’un cas du nouveau virus apparu en Chine chez un sexagénaire ne s’étant pas rendu dans ce pays mais ayant conduit un bus transportant des touristes en provenance de Wuhan. Il a été hospitalisé avec des symptômes proches de la grippe, a indiqué le ministère de la Santé. Deux nouveaux cas ont par ailleurs été confirmés dans l’archipel, ce qui porte le total à six.
Rapatriements séparés pour les Français
Le premier rapatriement, prévu cette semaine, va concerner des Français ne présentant pas de symptômes, et souhaitant rentrer en France. Un retour sur la base du volontariat donc. Il y aurait environ un millier de Français vivant à Wuhan, mais l’on ne sait pas encore combien de personnes voudraient être rapatriées. Le consulat sur place procède au recensement de ces volontaires au départ.
L’avion spécialement affrété doit embarquer une équipe médicale, elle accompagnera les ressortissants. À leur retour en France, ils seront à l’isolement et en observation dans un lieu d’accueil en région parisienne pendant quatorze jours ; c’est la durée maximale d’incubation de ce coronavirus, d’après les estimations. Objectif de ce confinement : éviter la propagation du virus si des personnes se révélaient infectées.
Avant de quitter la Chine, les candidats au départ seront examinés par des soignants à l’aéroport de Wuhan, et devront signer un document par lequel ils s’engagent à respecter cet isolement pendant quatorze jours. Pour les Français sur place présentant des symptômes, une autre évacuation devrait avoir lieu, avec un accueil médicalisé à leur arrivée. À noter que des ressortissants d’autres pays européens pourraient également être évacués par ces avions français.
RFI