Le président français Emmanuel Macron a inauguré, samedi à la Porte de Versailles à Paris, la 57e édition du Salon de l’agriculture, alors que les pays membres de l’UE qui sont réunis en conclave à Bruxelles depuis vendredi peinent à trouver un accord sur le budget de la politique agricole commune (PAC).
La possible baisse des subventions européennes dans les années à venir, l’interdiction des pesticides ou encore les retraites étaient au cœur des échanges entre jeunes agriculteurs et le chef de l’Etat français, au Salon de l’agriculture.
« Si on supprime la totalité des aides PAC, cela revient à supprimer l’excédent qui permet à l’agriculteur de se payer, donc toute diminution de la PAC va se répercuter sur le salaire. Or, la seule variable d’ajustement d’un éleveur ou d’un agriculteur, c’est son salaire », a déclaré Emmanuel Rizzi, éleveur dans le Jura et vice-président du syndicat agricole Coordination rurale.
Les syndicats d’exploitants agricoles et d’éleveurs expriment ainsi leur inquiétude de voir ces subventions disparaître après que plusieurs pays de l’Union ont réclamé vendredi à Bruxelles une réduction du budget de la PAC.
Outre cette question cruciale des subventions toujours en discussion à Bruxelles, les syndicats ont interpellé le président Macron sur la concurrence européenne et internationale ainsi que sur la question des pesticides.
« On ne peut pas nous contraindre à respecter les règles en France et continuer à importer des produits qui viennent d’ailleurs où on ne respecte pas les mêmes règles », a expliqué Christiane Lambert, la présidente de la Fédération nationale des syndicats et exploitants agricoles (FNSEA).
La syndicaliste a cité en exemple les « zones de traitement de produits phytosanitaires » dont l’utilisation est désormais soumise à des conditions fixées par arrêté interministériel afin d’assurer la protection des riverains.
« Nous comprenons qu’il faille protéger la santé des consommateurs et des riverains mais cela ne peut se faire sans accompagnement financier, sinon c’est de la perte sèche pour les agriculteurs », a fait remarquer Mme Lambert.
Face à ces inquiétudes, le président français a tenté de rassurer les exploitants agricoles. « Rien ne doit justifier des actions contre nos paysans ou nos exploitations. On a eu des débats très durs autour de la PAC, et nous allons continuer à discuter » a déclaré M. Macron, faisant allusion au sommet sur le budget de l’UE qui a débuté vendredi à Bruxelles.
En ce qui concerne la concurrence, le chef de l’Etat a promis aux agriculteurs qu’il ne veut « pas faire d’accords commerciaux avec des pays qui ne respectent pas nos règles ». Sur le glyphosate, l’un des pesticides les plus utilisés en France, le président de la République a également assuré : « Il n’y aura pas d’interdiction sans solution, il faut trouver la bonne méthode ».
L’agriculture, c’est un métier d’avenir et il en va de la souveraineté du pays. On a besoin de nos paysans pour bien manger, mais aussi pour réussir notre transition écologique, a ajouté M. Macron.
Le thème de cette 57e édition du Salon de l’agriculture est « L’agriculture vous tend les bras ».
Xinhua