Le Parlement européen, lors d’une séance tenue le 27 novembre 2024, a approuvé la nouvelle composition de la Commission européenne, qui sera dirigée par Ursula von der Leyen. La Commission, formée à la suite des élections européennes du début de l’année, devrait commencer son mandat le 1er décembre.
Résultat du vote et contexte politique
La nouvelle Commission a été approuvée par 370 voix pour, 282 voix contre et 36 abstentions, ce qui reflète le paysage politique fragmenté du Parlement. Le vote marque la conclusion d’une impasse prolongée sur la finalisation des nominations clés, qui avait retardé le processus de formation. Notamment, l’approbation a fait suite à des semaines d’intenses négociations entre les factions politiques au sein du Parlement.
La semaine précédente, des accords informels ont été conclus pour approuver les sept candidats restants aux postes de commissaires, surmontant ainsi des différends centrés sur des candidats controversés, dont l’Italien Raffaele Fitto, le Hongrois Olivér Várhelyi et l’Espagnole Teresa Ribera.
Nominations clés et ajustements de portefeuille
Plusieurs nominations cruciales au sein de la nouvelle Commission ont suscité beaucoup d’attention :
- Marta Kos (Slovénie) : Kos assumera le rôle de commissaire à l’élargissement, un poste particulièrement important pour les aspirations de l’Ukraine à l’adhésion à l’UE. Sa nomination a fait l’objet d’un examen minutieux en raison de son équilibre perçu entre le soutien à l’Ukraine et le maintien des relations avec la Russie. Les observateurs ont noté que son approche sera essentielle dans l’élaboration de la politique d’élargissement de l’UE.
- Kaja Kallas (Estonie) : L’ancienne Première ministre estonienne a été nommée à la tête du Service européen pour l’action extérieure, devenant ainsi la plus haute diplomate de l’UE. Connue pour sa position ferme contre l’agression russe, Kallas devrait apporter une approche résolue à la politique étrangère de l’UE.
- Andrius Kubilius (Lituanie) : M. Kubilius assumera le nouveau poste de commissaire à la défense. Cette nomination reflète l’importance croissante accordée par l’UE à l’intégration de la défense et à l’autonomie stratégique dans un contexte d’évolution des défis de sécurité.
- Olivér Várhelyi (Hongrie) : Ancien Commissaire chargé du voisinage et de l’élargissement, M. Várhelyi a été réaffecté à la supervision de la santé et du bien-être animal. Son nouveau portefeuille est perçu comme une rétrogradation, à la suite des controverses qui ont eu lieu lors de son précédent mandat.
Défis à venir
La nouvelle Commission est confrontée à de nombreux défis, notamment la mise en œuvre de la transition verte de l’UE, la réponse aux tensions géopolitiques et la reprise économique après la pandémie. En outre, il doit naviguer dans les divisions internes entre les États membres et les factions au sein du Parlement, qui ont été évidentes dans le processus d’approbation controversé.
Pour l’Ukraine, les politiques de la nouvelle Commission seront examinées de près, notamment compte tenu du rôle de Marta Kos dans la gestion du portefeuille de l’élargissement. Son approche des réformes dans les pays candidats et la position de l’UE sur l’élargissement auront des implications considérables pour Kiev et les autres pays candidats.
Orientation diplomatique
La nomination de Kaja Kallas est considérée comme un signal fort de l’engagement de l’UE à maintenir une position ferme à l’égard de la Russie. Son leadership au sein du corps diplomatique de l’UE pourrait renforcer l’approche unifiée de l’UE face aux menaces extérieures tout en favorisant des liens plus étroits avec les partenaires stratégiques.
L’inclusion d’un commissaire à la défense souligne l’intention de l’UE d’approfondir son rôle dans la sécurité mondiale, un domaine dans lequel l’expertise d’Andrius Kubilius sera déterminante. Sa nomination souligne le pivot stratégique de l’Union vers le renforcement de ses capacités de défense et une réponse plus efficace aux menaces émergentes.