Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne est désormais pour partie sous surveillance. Les renseignements intérieurs ont annoncé jeudi 12 mars que la frange la plus radicale du mouvement avait des idées et des objectifs susceptibles de remettre en cause l’ordre démocratique.
« Nous savons que les démocraties peuvent échouer quand elles sont détruites par leurs ennemis de l’intérieur, c’est l’avertissement que nous lance notre histoire ». Thomas Haldenwang, ne mâche pas ses mots. Pour le président de l’office de protection de la Constitution, la frange la plus radicale de l’AfD est un mouvement « extrémiste de droite ».
Baptisée « Der Flügel », « l’aile » en français, cette frange de l’Alternative pour l’Allemagne a gagné en importance ces dernières années. Elle témoigne de la radicalisation toujours plus importante de l’AfD, soutenue ou tolérée par ses dirigeants au profil moins radical.
« Der Flügel » est particulièrement fort dans la partie Est de l’Allemagne où l’AfD recueille ses meilleurs scores – entre 20 et 25%. Son leader Bjorn Höcke a qualifié dans le passé le mémorial de l’Holocauste à Berlin de « monument de la honte », qualifié l’islam de « puissance d’occupation » et souvent évoqué la menace d’un grand « remplacement » de la population allemande par des immigrés.
La prise de position des renseignements intérieurs permet l’observation de cette frange de l’AfD, des écoutes téléphoniques, son infiltration par des informateurs. Pour l’image du parti, elle pourrait être négative, des électeurs pouvant prendre leurs distances par rapport à un mouvement perçu comme trop radical.
RFI – Berlin Pascal Thibaut