Le tueur en série Michel Fourniret a séquestré, violé et tué une fillette française disparue depuis 17 ans, Estelle Mouzin, dans une maison familiale désertée des Ardennes françaises, selon les derniers aveux de son ex-épouse.
Monique Olivier, l’ex-épouse du tueur en série, surnommé « l’ogre des Ardennes », a été inculpée par la justice française de « complicité » dans l’enlèvement de la fillette en 2003, a annoncé vendredi son avocat Richard Delgenes. Elle a affirmé que Michel Fourniret avait kidnappé Estelle Mouzin le 9 janvier 2003, l’avait emmenée à Ville-sur-Lumes (Ardennes, nord-est de la France) dans la maison de la soeur défunte du tueur, « pour la séquestrer » et qu’il « l’avait violée et étranglée », a déclaré l’avocat à la presse.
L’ADN partiel d’Estelle Mouzin a été retrouvé à deux endroits sur un matelas saisi en 2003 dans la maison, a précisé M. Delgenes.
Entendue depuis mardi à Paris par une juge d’instruction, Monique Olivier, 71 ans, est désormais inculpée pour « complicité » dans l’enquête sur la disparition de la fillette de 9 ans, enlevée en région parisienne, a précisé M. Delgenes. « Il reste des investigations à mener pour découvrir où est le corps », a-t-il ajouté.
Cette disparition non élucidée avait connu un développement décisif fin novembre 2019 quand Monique Olivier avait fini par contredire, devant la juge, l’alibi fourni jusqu’alors par son ex-mari et elle-même pour le jour de l’enlèvement de la fillette à sa sortie de l’école. Cette confession avait mené quelques jours plus tard à la mise en examen de Michel Fourniret pour « enlèvement et séquestration suivis de mort ».
Le 24 janvier, date de sa dernière audition, Monique Olivier, déjà condamnée à la perpétuité comme complice des crimes de son ex-mari, avait réitéré ses accusations contre ce dernier. Elle avait assuré qu’il avait « bien tué » Estelle Mouzin, évoquant de possibles « repérages » quelques jours avant sa disparition.
Début mars, le tueur en série de 78 ans, qui souffre de troubles de la mémoire, avait finalement formulé des aveux : « Je reconnais là un être qui n’est plus là par ma faute », avait-il déclaré à la juge Sabine Khéris, estimant « pertinent » que le corps, jamais retrouvé, puisse être dans l’une de ses anciennes propriétés des Ardennes. Les fouilles, menées fin juin pendant quatre jours dans une maison ayant appartenu à sa soeur à Ville-sur-Lumes, ainsi que dans son ancien château du Sautou, n’ont toutefois pas permis de retrouver le cadavre.
Michel Fourniret a été déclaré coupable en 2008 des meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001 et condamné à la perpétuité incompressible, avant d’être à nouveau condamné en 2018 pour un assassinat crapuleux. Il est également mis en examen pour les disparitions et la mort de Marie-Angèle Domece et Joanna Parrish, qu’il a avouées devant la juge Sabine Khéris. Par ailleurs, le 9 juin, l’enquête sur la disparition en 1993 dans l’Orne de Lydie Logé, une jeune femme de 29 ans, a été dépaysée à Paris pour être jointe aux investigations menées par Mme Kheris.
OLJ