Au cours de la session plénière de Strasbourg le 17 janvier 2023, les parlementaires ont eu un débat houleux en ce qui concerne les manifestations et exécutions en Iran. La veille plus de 12 000 personnes venus des pays frontaliers avaient manifesté aux portes du parlement à Strasbourg.
La révolte du peuple iranien contre le régime actuel a débuté avec l’assassinat de Gina Mahsa Amini par la police iranienne à cause d’une mèche de cheveux non voilée selon les normes des Mollahs. Depuis de par le monde, des milliers de personnes en Iran et dans la diaspora sont descendues dans la rue. Le vaillant peuple Iranien réclame justice, liberté et le respect des droits humains élémentaires: l’égalité pour les femmes, En un mot, le droit de vivre selon ses propres idéaux et sa vision du monde.
En effet depuis 43 ans, les femmes sont les premières cibles du régime autoritaire de cette police des mœurs qui veut régenter leur vie, dans les moindres détails.
Ces victimes de l’oppression du gouvernement iranien tel que Neda Agha-Soltan, une femme de 26 ans qui avait été tuée par balles lors de manifestations en 2009, de Sahar Khodayari, 29 ans qui s’était immolée par le feu en 2019 après avoir été condamnée à de la prison ferme pour s’être déguisée en homme afin d’assister à un match de football. Voilà leurs crimes
Le gouvernement iranien a répondu à ces manifestations pacifiques par une répression sanglante. Afin de réprimer l’esprit de rébellion qui sévit actuellement, les Mollahs ont mis à exécution un plan quasi machiavélique. Ils ont pendu quatre jeunes gens et selon Amnesty International, le gouvernement iranien prévoit d’imposer la peine de mort à 26 autres personnes. Plus de 20 000 seraient actuellement mis sous les verrous, à la suite de manifestations pacifiques. Tortures, arrestations abusives, jugements expéditifs sont à l’ordre du jour. Toutes ces exactions sont en fait un crime contre l’humanité. Dans le cas précis, on ne peut qu’être outré de constater que c’est un crime contre ses propres citoyen*nes. En effet, à travers ces révoltes qui continuent depuis cinq mois, les Iranien*nes envoient un message fort aux dirigeants de leur pays: ils refusent la dictature des Mollahs qui veulent museler tout un peuple. Ils sont prêts à se sacrifier au nom d’un idéal noble: la liberté.
Tous les manifestants qui figurent sur la liste des exécutions appartiennent de manière disproportionnée à des minorités, comme Gina Mahsa Amini qui était d’origine kurde.
Cependant, ces exécutions n’arrêteront pas la quête de liberté et le rétablissement de la démocratie en Iran. Ces pendaisons arracheront certes les fils et les filles à l’affection de leurs parents, de leur mère comme c’est le cas de de Mohsen Shekari, 23 ans, de Majidreza Rahnavard, 23 ans, de Mohammad Mehdi Karami, 22 ans, et de Seyed Mohammad Hosseini. Tous tués à la fleur de l’âge. Mais la victoire en est le prix. Leur sacrifice ne sera pas vain. Ils ne seront pas morts pour rien.
Nous dénonçons cette répression violente à l’encontre des manifestants. Nous réitérons notre soutien indéfectible et notre solidarité sans faille au peuple Iranien.
L’Union européenne doit renforcer les sanctions contre l’Iran, revoir sa politique d’asile vis-à-vis et ouvrir ses portes à tous ceux qui fuient ce régime despotique.
Dr. Pierrette Herzberger-Fofana, MdPE