Le groupe État islamique a revendiqué mardi 11 février une attaque terroriste qui a eu lieu dimanche 9 février contre une base militaire algérienne, à Bordj Badji Mokhtar, dans le sud du pays, à la frontière avec le Mali.
Un kamikaze dans un véhicule a déclenché ses explosifs alors qu’il tentait d’entrer dans la base de Bordj Badji Mokhtar, tuant un soldat, selon les autorités algériennes. Cela faisait des années que l’Algérie n’avait pas connu d’attentat.
Le sud du pays était depuis plusieurs années une zone où l’influence d’Aqmi se faisait sentir, mais depuis près de six mois, une nouvelle cellule terroriste s’est implantée. Une cellule de l’organisation État islamique, en provenance de la Libye.
Selon plusieurs sources de la région, l’attentat contre la base de Bordj serait en représailles d’une opération anti-terroriste menée il y a plusieurs mois par l’armée algérienne contre le groupe État islamique vers le village de Taoundart, à la frontière avec le Mali. Aboubacar ould Abidine, l’un des chefs de l’EI dans la région y aurait été tué.
Cette cellule de l’EI se serait installée récemment dans le sud de l’Algérie, entre Timiaouine et Tinzaouten. Ses leaders seraient des étrangers venus de Libye. Les observateurs sur place estiment que le nombre de combattants s’élève à une cinquantaine. Certains auraient été recrutés dans les rangs du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique, à la faveur de dissensions internes.
Il est difficile aujourd’hui de savoir quel est l’agenda de cette nouvelle cellule pour la région. Selon un analyste sécurité, l’attaque de dimanche peut servir à se manifester auprès des nouvelles autorités algériennes, qui essaient de s’impliquer dans le règlement de crises régionales comme la Libye ou le Sahel. Ces informations sont en tout cas prises très au sérieux par les services de renseignements français.
RFI