L’OPEP et ses partenaires, dont la Russie, vont se retrouver dès aujourd’hui afin de donner suite à leur accord de réduction de la production de pétrole, censée aider un marché déprimé par la pandémie de coronavirus. Initialement prévue les 9 et 10 juin, cette réunion entre les ministres du pétrole des 13 pays de l’OPEP et de leurs dix alliés extérieurs via l’accord OPEP+ a été avancée à aujourd’hui, a annoncé hier à l’AFP une source proche de l’organisation.
Pour pallier l’effondrement de la demande mondiale en or noir, les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés s’astreignent depuis le 1er mai et pour deux mois à réduire leur production de 9,7 millions de barils (mbj) par jour, soit environ 10 % de l’offre mondiale avant la crise. Les termes de l’accord conclu le 12 avril précisent que cette réduction doit passer à 7,7 mbj de juillet à décembre, mais le cartel pourrait bien acter le maintien du volume actuel retiré du marché au-delà du 30 juin. « Il semble maintenant très probable (que l’OPEP+) prolonge d’un mois supplémentaire les réductions actuelles de mai-juin », a estimé Bjornar Tonhaugen, analyste chez Rystad Energy.
Comme souvent, les négociations s’annoncent tendues entre la Russie et l’Arabie saoudite, les deux poids lourds de l’entente, notamment sur la conformité entre les engagements pris par les pays et leur mise en œuvre, un sujet épineux qui « complique les efforts », selon Al Stanton, analyste chez RBC. Selon les calculs du fournisseur de données Kpler, le cartel élargi a réduit sa production d’environ 8,6 millions de barils par jour (mbj) en mai, soit 11 % de moins que le volume prévu.
« Le problème est de savoir ce qu’il faut faire des pays qui ne respectent pas les réductions promises, comme l’Irak et le Nigeria, les tricheurs notoires de l’OPEP qui depuis des années maintenant n’ont jamais respecté pleinement les accords précédents », avait tancé jeudi Ole S. Hansen, de Saxobank, dans une note. Malgré les fortes pressions, il est toutefois « peu probable » que les plus touchés économiquement par la pandémie de Covid-19 et la chute des cours du brut cèdent, lui avait répondu Paola Rodriguez Masiu, de Rystad Energy. Les cours du brut réagissaient positivement à ce bouleversement de calendrier : la référence européenne, le baril de Brent de la mer du Nord, gagnait 3,50 % à 41,39 dollars vers l’après-midi et celui de WTI américain progressait de 2,67 % à 38,41 dollars.
OLJ