Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu mardi sa première réunion consacrée à la guerre au Tigré en Ethiopie qui a fait fuir plus de 40.000 personnes vers le Soudan voisin, sans produire de déclaration commune, selon des diplomates.
“L’Afrique du Sud a demandé du temps afin que les émissaires puissent mener leurs consultations et en référer à l’Union africaine. Et une déclaration pourrait compliquer la situation”, a expliqué un diplomate africain sous anonymat à l’issue de la session.
“Les Européens ont fait part de leurs préoccupations, condamné les violences à caractère ethnique et demandé la protection des civils”, a affirmé de son côté un diplomate européen, également sous couvert d’anonymat.
Interrogé sur les hésitations qui semblent dominer au Conseil de sécurité sur le conflit du Tigré, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a souligné que l’Union africaine était en première ligne dans les efforts internationaux et que le secrétaire général soutenait cette approche.
Dans l’après-midi, un nouveau communiqué d’Antonio Guterres a souligné son inquiétude face à une possible offensive militaire dans la capitale régionale de Mekele.
Il “exhorte les dirigeants de l’Ethiopie à faire tout ce qui est possible pour protéger les civils, respecter les droits humains et assurer un accès humanitaire” aux populations, précise ce communiqué.
L’organisation Human Rights Watch a appelé de son côté l’ONU à déclencher une enquête sur les violations des droits humains et la discrimination envers les groupes ethniques, incluant le rappel par l’Ethiopie de Casques bleus originaires du Tigré de la mission de paix de l’ONU au Soudan du Sud.
La réunion du Conseil, virtuelle et à huis clos, a duré une heure vingt. Elle avait été convoquée à la demande des membres européens du Conseil – Belgique, Allemagne, France, Estonie, Royaume-Uni – et des Etats-Unis, après l’annulation mardi tôt par leurs homologues africains d’une session qu’ils avaient eux-mêmes demandé lundi.