- Les autorités bélarusses doivent mener une enquête approfondie sur le meurtre de Raman Bandarenka
- Une résolution pacifique du conflit en Éthiopie est nécessaire
- L’Algérie doit libérer le journaliste Mohamed Khaled Drareni
Jeudi, le Parlement européen a adopté trois résolutions faisant le point sur la situation des droits de l’homme au Bélarus, en Éthiopie et en Algérie.
Bélarus: le cas de Raman Bandarenka
Le
Parlement condamne avec la plus grande fermeté le meurtre de Raman
Bandarenka au Bélarus, et présente ses condoléances à sa famille ainsi
qu’à toutes les familles ayant perdu un proche suite à la répression du
régime d’Alexandre Loukachenko.
Raman Bandarenka, un professeur de 31
ans, a été brutalement frappé le soir du 11 novembre par un groupe
d’hommes masqués, en civil, qui auraient des liens étroits avec le
régime. Raman Bandarenka a été placé en détention où il a été soumis à
de nouveaux passages à tabac. Il est décédé ultérieurement des suites de
ses blessures.
Les députés exigent des enquêtes
rapides, approfondies et indépendants sur ce décès et sur les décès
d’autres civils bélarusses liés aux manifestations. Ils réitèrent leur
soutien aux demandes des manifestants concernant la liberté, la
démocratie, la dignité et le droit de choisir son propre destin, tout en
condamnant les violations en cours des droits de l’homme,
l’intimidation et l’usage disproportionné de la force par les autorités à
l’encontre des manifestants pacifiques.
Le texte a été adopté par 613 voix pour, 41 contre et 35 abstentions. Pour plus de détails, cliquez ici (26.11.2020).
Situation en Éthiopie
Les
députés sont très préoccupés par le conflit armé actuel entre le
gouvernement fédéral d’Éthiopie et l’administration régionale du Tigré
menée par le Front populaire de libération du Tigré (FPLT), notamment
les violences en cours et les allégations de violations graves des
droits humains fondamentaux. Ils appellent les deux parties à s’engager
dans un cessez-le-feu immédiat et à résoudre leurs différends politiques
par des moyens démocratiques, dans le cadre de la constitution du pays.
La résolution déplore le décès et le
meurtre de civils innocents et les exécutions extrajudiciaires, quels
qu’en soient les auteurs. Le Parlement exhorte le gouvernement central
et le FPLT à prendre des mesures immédiates pour désamorcer le conflit
et critique les restrictions sévères qui empêchent les travailleurs
humanitaires d’accéder à la région.
Le texte a été adopté par 643 voix pour, 5 contre et 46 abstentions. Pour plus de détails, cliquez ici (26.11.2020).
Algérie: le cas du journaliste Khaled Drareni
Le
Parlement condamne fermement l’escalade des arrestations arbitraires et
illégales ainsi que le harcèlement judiciaire à l’encontre de
journalistes, de défenseurs des droits de l’homme, de syndicalistes,
d’avocats, de représentants de la société civile et de manifestants
pacifiques en Algérie. Il exhorte également les autorités algériennes à
relâcher immédiatement et sans conditions le journaliste Mohamed Khaled
Drareni ainsi que tous les détenus accusés et inculpés pour avoir exercé
leur droit à la liberté d’expression.
En août, M. Drareni, correspondant de la
chaîne TV5 Monde, a été condamné à trois ans de prison et à une amende
de 50 000 dinars algériens pour avoir filmé la police attaquant des
manifestants à Alger. Il a été officiellement inculpé d’incitation à un
rassemblement non armé et d’atteinte à l’intégrité du territoire
national. En septembre, en appel, sa peine a été réduite à deux ans.
Les députés appellent à nouveau les
autorités algériennes à cesser toute forme d’intimidation, de
pénalisation ou de détention arbitraire des voix critiques telles que
les journalistes, les blogueurs et les défenseurs des droits de l’homme.
Ils insistent pour que des mesures appropriées soient prises afin de
garantir à tous la liberté d’expression, d’association et de réunion
pacifique.
Le texte a été adopté par 669 voix pour, 3 contre et 22 abstentions. Pour plus de détails, cliquez ici (26.11.2020).