Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a condamné vendredi “toute forme de violence”, rompant ainsi le silence qu’il observait depuis le début mardi de violentes manifestations motivées par l’incarcération d’un rappeur.
“La démocratie ne justifie jamais, au grand jamais, la violence”, a-t-il dit dans une très brève déclaration en ouverture d’un discours.
L’opposition de droite avait sévèrement reproché à M. Sánchez de ne pas avoir dit un mot jusqu’à maintenant sur ces manifestations, qui ont donné lieu à des affrontements quotidiens dans plusieurs villes d’Espagne entre manifestants et policiers, principalement Barcelone, Madrid et Valence.
Au total, près d’une centaine de personnes ont été arrêtées depuis mardi et de nombreuses autres blessées, dont une jeune fille qui a perdu un oeil à Barcelone, probablement après un tir de balle en caoutchouc de la police.
L’affaire est d’autant plus délicate pour M. Sánchez que les manifestations ont reçu l’appui public de Podemos, un petit parti de gauche radicale qui est le partenaire des socialistes au sein de la coalition gouvernementale.
“Dans une démocratie pleine, et l’Espagne est une démocratie pleine et entière, le recours à une forme quelconque de violence est inadmissible”, a ajouté M. Sánchez.
Il répondait ainsi au leader de Podemos, Pablo Iglesias, qui est aussi le deuxième vice-président de son gouvernement, qui avait affirmé la semaine dernière qu’il n’existait pas en Espagne “une situation de normalité politique et démocratique pleine”.
Une manifestation étudiante était prévue vendredi à la mi-journée à Barcelone, en Catalogne, région d’origine de ce rappeur, Pablo Hasél, où la mobilisation est la plus forte.
Une nouvelle manifestation doit également avoir lieu samedi soir à Madrid, où la précédente, mercredi, avait donné lieu à des scènes que le maire de la ville, José Luis Martínez Almeida, avait qualifié de “guérilla urbaine”.