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L’accord EU-Mercosur: nouvelle source de tensions politiques entre les régions?

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Ce lundi, le Parlement wallon entame sa rentrée politique avec un débat sur l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. Le gouvernement wallon ne veut pas entendre parler de cet accord. Du côté flamand, on soutient pour l’instant le texte, car il serait bénéfique pour l’exportation d’automobiles produites dans le nord du pays, mais ce dossier dépasse les seules questions institutionnelles.

« Nous sommes totalement opposés, dans l’état actuel, au traité UE-Mercosur. Pour le gouvernement wallon, c’est non !« , s’exclame ce lundi matin Elio Di Rupo, le ministre-président wallon, l’invité de Matin Première.

Cet accord de libre-échange conclu entre le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et l’Union européenne va permettre aux industries belges d’exporter plus facilement des voitures, produits chimiques et pharmaceutiques. En échange, les pays d’Amérique du Sud pourront exporter de la viande bovine.

Un CETA bis ?

L’accord signé en juin 2019 est un accord de principe. La prochaine étape consiste en la vérification juridique du texte convenu pour arriver à la version finale de l’accord. Le texte sera ensuite transmis pour approbation au Parlement européen et aux Etats membres.

Or, en Belgique, le gouvernement fédéral n’est pas le seul à devoir donner son accord : les trois régions du pays ont leur mot à dire et les avis semblent diverger entre les gouvernements flamands et wallons.

Un dossier qui fait penser au CETA, un accord commercial entre l’UE et le Canada qui a fait grand bruit en 2016 et 2017… Paul Magnette, alors ministre-président de la Wallonie, s’était opposé à toutes les régions de Belgique et le gouvernement fédéral.

En ce qui concerne le Mercosur, le gouvernement wallon s’oppose à la signature de l’accord par la voix de son ministre-président. « Nous ne donnerons pas le plein pouvoir au gouvernement fédéral pour négocier cet accord« , a déclaré Elio Di Rupo ce lundi matin.

D’autres ministres wallons ont manifesté leur méfiance vis-à-vis de cet accord, notamment en raison de son impact négatif pour les agriculteurs et l’environnement.

Du côté fédéral, le ministre fédéral de l’Agriculture, Denis Ducarme (MR), a réitéré jeudi son opposition à titre personnel lors d’une séance plénière à la Chambre en décembre. Contacté par la RTBF, le porte-parole de la première ministre MR Sophie Wilmès n’a pas encore réagi pour donner la position officielle du gouvernement fédéral en affaires courantes.

En Flandre, le gouvernement Jambon a indiqué dans son accord gouvernemental que les pays du Mercosur constituaient des « pays et régions de coopération prioritaires ».

Par ailleurs, la représentation de la Flandre auprès de l’Union européenne s’était réjouie de la signature de l’accord UE-Mercosur : « Sur la base du texte de l’accord de principe, la Flandre voit un potentiel pour, entre autres, l’automobile, les machines, l’agroalimentaire, les services maritimes internationaux, les services de construction. »

Contactés par notre rédaction, le porte-parole de Jan Jambon, ministre-président N-VA, a indiqué par écrit: « Pour l’instant, il s’agit simplement d’un accord de principe qui s’inscrit dans le cadre d’un accord d’association plus large. Il y a encore un long chemin à parcourir avant que les États membres ne doivent s’exprimer formellement à ce sujet. »

Le gouvernement flamand y voit un potentiel pour différents secteurs, mais attend l’accord d’association pour « l’évaluation complète de l’impact sur la Flandre et les pays partenaires. » Avant d’ajouter : « La Flandre plaide pour une politique d’investissement ambitieuse, moderne et assertive. Cela veut dire une politique commerciale qui permet aux entreprises flamandes de s’internationaliser.« 

Pas seulement une question politique

Même si, sur la base de ces éléments, on pourrait affirmer que les régions wallonne et flamande seront en conflit, l’accord de libre-échange dépasse les seules questions institutionnelles.

En 2018, la Belgique a exporté des biens vers les pays du Mercosur (principalement vers le Brésil) pour une valeur d’un peu moins de 4 milliards d’euros. Cela représente 3,6 % du total des exportations de la Belgique vers les pays non membres de l’UE.

Fortement actives dans l’exportation automobile, les entreprises flamandes seraient les principales bénéficiaires d’une réduction des droits de douane entre l’Union européenne et les pays des Mercosur.

Cet accord aurait néanmoins aussi un impact négatif sur le secteur agricole flamand. Tout comme les autres agriculteurs européens, le Boerenbond, l’influent syndicat des éleveurs flamands, avait par exemple écrit dans un communiqué en juin : « Le secteur agricole européen paie le prix du libre-échange des biens et des services : des voitures et des machines européennes ont été échangées contre des vaches, des poulets et du sucre provenant des pays du Mercosur. À cela s’ajoute la grande différence de modèle agricole ainsi que de normes et standards. Malgré tous les accords « raisonnables », cet accord commercial mettra la pression sur nos agriculteurs et sur le modèle agricole européen.« 

RTBF

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