À Mytilène, sur l’île grecque de Lesbos, les habitants ont manifesté ce mercredi 22 janvier contre les camps de migrants. Près de 20.000 personnes se concentrent à Lesbos, autour d’un espace prévu pour 3.000. REUTERS/Elias Marcou
En Grèce, plusieurs îles de la mer Égée, dont Lesbos et Samos, viennent d’organiser ce mercredi une journée de protestation et de grève. Ces îles accueillent actuellement plusieurs milliers de demandeurs d’asile en provenance de Turquie, dans des camps totalement saturés.
« Nous voulons récupérer nos îles, nous voulons récupérer nos vies ». Sur les cinq îles de la mer Égée où des camps d’accueil pour demandeurs d’asile ont été mis en place depuis environ quatre ans, c’est un double ras-le-bol qui s’exprime pour une partie de la population locale.
Ras-le-bol d’abord contre la présence des camps eux-mêmes qui sont à la fois surpeuplés et insalubres. Et sur l’ensemble de ces îles, il y a 40 000 demandeurs d’asile pour quelque 6 000 places.
Ras-le-bol ensuite contre la politique européenne. Cette politique qui, à la suite de la déclaration entre l’UE et la Turquie de mars 2016, a notamment pour objectif de maintenir les réfugiés sur leur lieu d’arrivée en Europe, le temps de les identifier et de les trier.
Résultat : la pression de l’accueil des réfugiés est mise sur certains pays frontaliers du continent, comme la Grèce, et par ricochet sur certaines îles grecques de la mer Égée.
Pour remplacer certains camps amenés à disparaître, la Grèce a déjà annoncé vouloir créer de nouveaux centres d’une capacité de 5 000 places sur ces îles. Une solution, que rejettent la plupart des responsables politiques sur place.
RFI