La justice belge a ordonné jeudi le maintien en détention de l’ex eurodéputée Eva Kaili, inculpée dans une enquête pour corruption impliquant le Qatar qui lui a déjà coûté son poste de vice-présidente du Parlement européen (S&D).
L’élue socialiste a comparu onze jours après son incarcération devant la chambre du conseil de Bruxelles, qui a refusé la demande de ses avocats (le Belge André Risopoulos) et (le Grec Michalis Dimitrakopoulos), pour placement sous bracelet électronique et a « prolongé sa détention préventive provisoire d’un mois », selon le communiqué du parquet fédéral.
Eva Kaïli restera détenue au bloc des femmes de la prison de Haren dans le nord de Bruxelles.
L’ex eurodéputée et ancienne présentatrice du journal télévisé, devenue une figure controversée du parti socialiste grec (Pasok-Kinal), qui l’a d’ailler exclue dès les premières révélations, Eva Kaili ne cesse de nie toute corruption et dit n’avoir jamais rien reçu du Qatar pour influencer ses décisions politiques.
Les trois autres inculpés dans ce scandale de corruption, ont comparu devant la chambre du conseil il y a une semaine. L’un d’entre eux (Niccolo Figa-Talamanca), secrétaire général de l’ONG « No Peace Without Justiced’une », a été placé en liberté surveillée avec bracelet électronique, mais la décision est suspendue, car le parquet fédéral a fait appel.
La détention de deux autres inculpés a été maintenue, dont celle de Francesco Giorgi, compagnon d’Eva Kaili et assistant parlementaire du député S&D italien Andrea Cozzolino et l’un des principaux responsables de l’ONG «Fight impunity», fondée en 2019 par l’ancien député européen Pier-Antonio Panzeri, qui est lui même en prison, considéré comme chef présumé de ce réseau de corruption selon plusieurs médias.
Le secrétaire général de la confédération syndical italien (Luca Visentini), qui est proche de M. Panzeri, avait admis avoir reçu de l’ONG en question (Fight Impunity) un don de 50 000 euros. A été libéré sous contrôle judiciaire le 11 décembre après 48 H de garde à vue.
La présidente du Parlement européen Roberta Metsola a annoncé jeudi 15 décembre 2022 des réformes « d’ampleur » pour 2023, à la suite de ce scandale de corruption présumée impliquant le Qatar.
« Je suis en train de mettre au point un paquet de réformes d’ampleur qui sera prêt au début de l’année prochaine », a-t-elle déclaré lors d’un sommet européen à Bruxelles, mentionnant en particulier le renforcement de la protection des lanceurs d’alerte et l’interdiction des groupes d’amitié non officiels avec des pays tiers.
Vu le nombre important des perquisitions menées, il est temps maintenant d’études et analyses plus approfondie des outils et messages informatiques obtenus via les saisies réalisées chez les assistants parlementaires de députés.