L’ex-ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a annoncé officiellement jeudi qu’il renonçait à postuler au poste d’émissaire de l’ONU en Libye, après le refus des Etats-Unis d’endosser sa candidature. M. Lamamra a l’intention de téléphoner « dans les prochaines heures » au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour lui faire part du retrait de sa candidature.
Le chef de l’ONU a déjà lancé des recherches pour trouver une autre personnalité.
L’Algérien était pourtant pressenti pour remplacer l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, démissionnaire.
« Le Secrétaire général des Nations unies, M. Antonio Guterres, a pris l’initiative, le 7 mars 2020, de me proposer personnellement le poste de représentant spécial et Chef de la Mission d’Appui des Nations unies en Libye », a expliqué M. Lamamra dans une déclaration à la presse algérienne.
« J’ai donné mon accord de principe dans un esprit d’engagement en faveur du peuple libyen frère ainsi qu’envers les organisations universelle et régionales concernées par la résolution de la crise libyenne ».
Mais, ajoute le diplomate algérien, « les consultations d’usage auxquelles procède M. Guterres depuis lors ne semblent pas susceptibles d’aboutir à l’unanimité du Conseil de Sécurité et d’autres acteurs, qui est indispensable à l’accomplissement de la mission de paix et de réconciliation nationale en Libye ».
Depuis 2015, deux autorités rivales se disputent le pouvoir en Libye: le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar dans l’Est.
Les Etats-Unis se sont opposés à la nomination de l’ex-ministre algérien des Affaires étrangères (2013-2017), âgé de 67 ans, alors que celle-ci semblait acquise.
Parmi les explications, figure celle de pressions sur Washington de l’Egypte et des Emirats arabes unis, soutiens du maréchal Haftar, qui considèrent que Ramtane Lamamra était trop proche du gouvernement de Tripoli.
En fonction depuis juin 2017, l’émissaire de l’ONU en Libye, le Libanais Ghassan Salamé, a démissionné le 2 mars pour des « raisons de santé », au moment où le processus politique dans ce pays, en proie à la guerre civile, est plus que jamais dans l’impasse.
AFP