L’UE devrait interrompre les financements à la Libye pour gérer les migrations et former ses garde-côtes, suite aux violations répétées des droits de l’homme des demandeurs d’asile.
Lors
d’un débat au sein de la commission des libertés civiles avec des
représentants de la Commission, de Frontex, du HCR, du Conseil de
l’Europe et d’ONG, une majorité de députés a insisté sur le fait que la
Libye n’est pas un « pays sûr » pour le débarquement des personnes sauvées
en mer et a demandé que la coopération avec les garde-côtes libyens
cesse.
La plupart des intervenants ont reconnu
les défis auxquels sont confrontés les pays de première ligne, à savoir
l’Italie et Malte, qui accueillent la plupart des migrants et des
demandeurs d’asile fuyant la Libye. Ils ont souligné que le système
d’asile européen commun devait être remanié en mettant l’accent sur la
solidarité entre les États membres et le respect de la législation
internationale. D’autres ont précisé que les États membres ont le droit
de protéger leurs frontières, surtout en pleine crise sanitaire comme
celle que nous traversons actuellement. Certains ont plutôt critiqué la
fermeture des ports en raison de la pandémie de COVID-19 et ont précisé
que laisser les gens se noyer ne peut être une solution.
Contexte
Selon le HCR, la situation des droits de
l’homme en Libye est extrêmement compliquée. Elle s’inscrit dans le
contexte d’une intensification des combats, de la crise du coronavirus
et du nombre élevé de migrants économiques, de réfugiés et de personnes
déplacées à l’intérieur du pays ayant besoin d’une aide matérielle et
humanitaire. Environ 1 500 personnes restent dans des centres de
détention dans des conditions épouvantables. Les détentions arbitraires
se poursuivent et les programmes de réinstallation des personnes les
plus vulnérables vers les pays voisins ont été suspendus.
Depuis le début de l’année, 3 277 personnes sont arrivées en Italie par la mer et 1 135 à Malte. Le 1er avril, l’opération navale européenne Irini a succédé à l’opération Sophia. Elle est axée sur l’application de l’embargo sur les armes à destination de la Libye, afin de contribuer à la pacification du pays.