En France, on connaît la composition du gouvernement de Jean Castex. L’annonce a été faite ce lundi en début de soirée, sur le péron de l’Élysée comme le veut la tradition. Quelques surprises mais peu de grands changements et une montée en puissance des ministres de droite à deux ans de la présidentielle.
Bruno Le Maire confirmé au ministère de l’Économie et de la Relance, Gérald Darmanin à l’Intérieur, – un portefeuille ultra stratégique –, Sébastien Lecornu transféré aux Outre-mer, une entrante Roselyne Bachelot, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, à la Culture, le tout sous le contrôle d’un Premier ministre Jean Castex, lui aussi venu de la droite.
À deux ans de la présidentielle, après une poussée écologiste aux municipales et un épisode pandémique, Emmanuel Macron choisit donc de renforcer son aile droite, ou en tout cas de lui faire confiance, de s’appuyer sur des ministres issus de la droite.
Une manière aussi de gêner les ambitions présidentielles dans ce camp : le Premier ministre Jean Castex et le nouveau ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ont tout deux travaillé avec Xavier Bertrand notamment.
À noter toutefois qu’outre Roselyne Bachelot, chroniqueuse et plus responsable politique ces dernières années, tacle la jeune garde LR. Emmanuel Macron n’a pas réussi à débaucher à droite de nouveaux profils. Pas d’hémorragie au parti Les Républicains où ce lundi soir ils étaient plusieurs à pousser un ouf de soulagement.
Pour mener à bien la relance, – le premier grand chantier du nouveau gouvernement –, l’exécutif a décidé de ne pas bouleverser le ministère de l’Économie. Bruno Le Maire en reste le titulaire. Si son comparse du Budget Gérald Darmanin a obtenu son transfert à l’Intérieur, le reste des équipes demeure en place pour mener les lourds chantiers qui s’annoncent.
C’est sans donc sans grande surprise que Bruno Le Maire garde son poste. Avant l’annonce du remaniement, nulle rumeur ne lui voyait de remplaçant. Son ministère est même élargi pour devenir celui de l’Économie, des Finances et de la Relance.
C’est que la sortie de l’été s’annonce pleine de menaces pour la santé des entreprises, et l’emploi avec une vague de plans sociaux redoutés et son cortège de chômeurs. Bruno Le Maire et son équipe devront rester au chevet de l’économie frappée de récession et boucler l’ambitieux plan de relance attendu pour après l’été.
Bruno Le Maire restera accompagné d’Olivier Dussopt et Agnès Pannier-Runacher qui prennent du galon pour devenir ministres délégués respectivement au Budget et à l’Industrie. Un choix de l’expérience et qui vaut aussi pour Elisabeth Borne qui passe des Transports au Travail. Elle sera épaulée par une nouvelle entrante, Brigitte Klinkert, chargée de l’Insertion.
Elle aura fort à faire entre les défis du chômage et des réformes comme celles des retraites et de l’assurance-chômage, contestées par les partenaires sociaux. Un de ses membres fait son entrée au gouvernement : Alain griset, désormais ex-président de l’Union des entreprises de proximité qui aura à sa charge le dossier des petites et moyennes entreprises.
Les chantiers du nouveau gouvernement
Jean Castex le répète depuis sa nomination à Matignon : sa priorité sera la relance de l’économie. Mais sur la table du Premier ministre, il y a également la reprise de la réforme des retraites et le « Ségur de la Santé ». Olivier Véran restera à la manœuvre. Le ministre de la Santé veut conclure au plus vite les négociations sur les moyens de l’hôpital et la rémunération des soignants.
Autre priorité d’Emmanuel Macron : l’écologie. Après la vague verte aux municipales, le choix de Barbara Pompili au ministère de la Transition écologique est censé redonner une couche de vert au quinquennat.
Sur le terrain régalien, le chef de l’État envoie également des signaux. À moins de 2 ans de la présidentielle, il veut reprendre la main. Le départ de Christophe Castaner, contesté au sein de la police, et son remplacement par Gérald Darmanin peut être vu comme un nouveau départ. Même scénario à la Justice : le ténor du barreau Eric Dupond-Moretti remplace Nicole Belloubet, fragilisée, elle, par la grève des avocats.
Source : RFI