Au niveau européen, les clans s’affrontent sur le plan de relance à prévoir pour sortir les 27 du marasme causé par la crise sanitaire. D’un côté, les « frugaux », ces pays très réticents à ouvrir le coffre aux subventions. Et de l’autre, l’Italie et Espagne en tête, qui suffoquent financièrement et réclament une aide conséquente. Les discussions reprennent ce lundi 20 juillet à 14h TU.
Les regards et les attentes se tournent ce lundi vers ces pays européens dits « frugaux », la Suède, le Danemark, l’Autriche, la Finlande, et leur chef de file, les Pays-Bas et leur Premier ministre, Mark Rutte.
Mark Rutte, prisonnier de ses engagements
Son homologue le président du Conseil italien Giuseppe Conte a averti Mark Rutte ce dimanche qu’il rentrerait peut-être aux Pays-Bas en héros mais que « ça ne durerait pas plus de quelques jours avant que les Bataves s’aperçoivent qu’il avait mis à mal par son intransigeance le projet européen ». Le Premier ministre hongrois a lui accusé son homologue néerlandais de le haïr personnellement.
Mais Mark Rutte est en partie prisonnier des engagements d’économie pris devant son Parlement avant son départ. Et des accords de coalition avec des partis pour certains nettement plus marqués à droite que le sien, son parti libéral. Il bénéficie en revanche de la présence dans la coalition des centristes de D66, un parti pour qui il n’y aura pas de reprise économique néerlandaise sans reprise économique européenne.
Les Pays-Bas défavorables à une dette commune
Mark Rutte a été obligé de se mettre sur le devant de la scène depuis le départ du Royaume-Uni dont les projets européens ont toujours coïncidé avec ceux des Pays-Bas. Et pour lui, le plan de relance financé par des emprunts de la Commission européenne sur les marchés ouvre la voie à une mutualisation de la dette à laquelle les Pays-Bas sont très défavorables.
Depuis plusieurs mois Mark Rutte a donc été propulsé à la tête des pays « frugaux ». Le groupe de pays avait déjà fait capoter le dernier sommet budgétaire en février dernier.
RFI