Le leader libanais druze Walid Joumblatt. Photo d’archives REUTERS/Philippe Wojazer
Le leader druze libanais et chef du Parti socialiste progressiste,
Walid Joumblatt, a proposé jeudi de nommer le magnat déchu de
l’automobile Carlos Ghosn au poste de ministre de l’Energie, alors que
certains Libanais, notamment des responsables, estiment que l’ancien
patron de Renault-Nissan devrait faire son entrée dans l’arène politique
du pays.
« Carlos Ghosn s’est transformé de victime en justicier. C’est presque St juste. En attendant le verdict de la justice implacable japonaise et l’avis de l’état de non droit au Liban, le nommer ministre de l’Energie à la place de la racaille actuelle serait une bonne idée », a écrit M. Joumblatt sur sa page Twitter.
Carlos Ghosn est arrivé jeudi matin au palais de Justice de Beyrouth
où il doit être entendu par le parquet dans le cadre du mandat d’arrêt
émis par Interpol à la demande du Japon, dont la justice réclame son
retour pour le juger.
Hier, l’ancien PDG de Renault-Nissan s’est exprimé à Beyrouth pour la première fois de manière publique depuis sa fuite rocambolesque du Japon le 29 décembre dernier où il fait l’objet de plusieurs inculpations de la part de la justice nippone. Il a dénoncé mercredi un « coup monté » contre lui et s’est dit décidé à « laver son honneur ».
M. Ghosn avait été arrêté fin novembre 2018 au Japon et avait passé 130 jours sous les verrous, soupçonné de diverses malversations financières. Depuis fin avril 2019, il était en liberté sous caution avec interdiction formelle de quitter le pays dans l’attente de son procès qui devait s’ouvrir cette année. Mais, fin décembre, dans un scénario hollywoodien autour duquel demeurent plusieurs zones d’ombre et sur lequel M. Ghosn n’a pas voulu s’exprimer mercredi, il a réussi à fuir le Japon pour rejoindre le Liban, un pays dont il a la nationalité.
OLJ