La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a exprimé sa consternation après l’annonce de la condamnation à 15 ans de prison d’un journaliste dans l’est de la Libye, sous le contrôle de l’homme fort de l’Est libyen, Khalifa Haftar.
Dans un tweet samedi, la Manul s’est dite « consternée par la condamnation du journaliste Ismail Abuzreiba à 15 ans de prison » par un tribunal militaire de Benghazi, appelant à sa « libération immédiate« . « La détention et le procès semblent enfreindre les lois libyennes et les obligations internationales concernant le droit à un procès équitable et […] à la liberté d’opinion et d’expression« , ajoute-t-elle.
De son côté, l’ambassadeur de l’Union européenne en Libye, Alan Bugeja, s’est dit lui aussi « extrêmement préoccupée » par le jugement du tribunal militaire de Benghazi, dans un tweet.
Un journaliste en contact avec des agences interdites ?
Ismail Abuzreiba a déjà passé deux ans en détention, selon le diplomate européen qui a appelé les autorités « à le libérer immédiatement » et « à garantir le respect de ses droits fondamentaux et de la liberté d’expression« .
Les autorités libyennes dans l’est du pays n’ont pas fourni de précisions sur les chefs d’accusation mais, selon des médias locaux, elles lui reprochent d’être en contact avec des chaînes et des agences interdites dans l’Est libyen.
Le maréchal Khalifa Haftar a tenté durant plus de 14 mois de combats meurtriers de prendre le contrôle de la capitale libyenne où siège le gouvernement d’union nationale, reconnu par l’Onu.
Le conflit, qui a fait des centaines de morts parmi lesquels de nombreux civils, a aggravé la vulnérabilité des journalistes, objets de harcèlement, de détention arbitraire et de menaces, poussant la plupart à quitter le pays. La Libye est classée à la 164e position sur 180 pays au classement mondial 2020 de l’index de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières.
Belga