Deux ans après l’effondrement du pont Morandi de Gênes qui a fait 43 morts le 14 août 2018, l’Italie inaugure ce lundi une nouvelle structure érigée en un temps record qui contraste fortement avec les autres grands projets italiens.
Le nouveau viaduc, long d’un kilomètre, a été conçu par l’architecte Renzo Piano. Le chantier, lancé en février 2019 après le déblaiement des derniers vestiges du pont Morandi, a été mené tambour battant par un consortium associant Webuild et Fincantieri. Le président du Conseil Giuseppe Conte, qui participera à son inauguration, a déclaré que le nouveau viaduc de Gênes-San Giorgio serait un « symbole de la nouvelle renaissance italienne ».
La catastrophe de Gênes a jeté une lumière crue sur les défauts de gestion et de maintenance de certaines infrastructures, et déclenché une bataille entre les pouvoirs publics et Autostrade per l’Italia, la filiale d’Atlantia détenant nombre de concessions. es enquêtes judiciaires ont été ouvertes contre plusieurs cadres dirigeants, anciens et actuels, d’Autostrade et du ministère des Transports, et Atlantia, dont le principal actionnaire est la famille Benetton, s’apprête à perdre le contrôle de sa lucrative filiale.
Pour le maire de Gênes, Marco Bucci, nommé par l’Etat commissaire chargé de la reconstruction du pont, l’affaire est un exemple des fiascos qui frappent depuis des décennies les infrastructures de transport en Italie mais aussi une démonstration ce que le pays peut accomplir. « Il y a à la fois des regrets pour ce qui s’est produit et de la fierté pour le travail qui a été fait. Nous avons travaillé et montré l’excellence italienne », a-t-il dit à Reuters. Outre son dramatique bilan humain, l’effondrement du pont Morandi a porté un coup sévère à l’économie génoise, que Marco Bucci chiffre à six millions d’euros par jour de manque à gagner, notamment lié à l’interruption du transport de marchandises.
Reuters