Le négociateur européen pour le Brexit, Michel Barnier, a réitéré mercredi la disposition de l’UE à intensifier les négociations avec le Royaume-Uni pour parvenir à un accord sur leur partenariat futur.
“Comme nous l’avons rappelé à l’issue du commet européen, nous sommes prêts à intensifier les discussions sur tous les sujets et le faire sur la base de textes juridiques. (…) L’Union européenne veut un accord, comme nous l’avons toujours dit, qui soit au bénéfice mutuel de chaque partie, dans le respect de l’autonomie, de la souveraineté, de chaque partie, et qui reflète un compromis équilibré”, a souligné M. Barnier lors d’un discours devant les eurodéputés réunis en plénière à Bruxelles.
Il n’y aura cependant pas “d’accord à n’importe quel prix”, comme l’a dit à de nombreuses reprises la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a insisté le négociateur de l’UE, réaffirmant l’attitude “constructive” de l’Union européenne pour continuer les négociations.
“Je tiens à rappeler que l’attitude de l’Union dans ces négociations n’a pas changé et ne changera pas jusqu’au dernier jour. Nous resterons calmes, constructifs, respectueux, mais aussi fermes et déterminés dans la défense des principes et intérêts qui sont les nôtres”, a-t-il indiqué, ajoutant que “nous chercherons les compromis nécessaires, de chaque côté, pour avoir un accord jusqu’au dernier jour”.
Pour M. Barnier, l’UE ne changera pas non plus, le cadre que “nous avons fixé pour notre partenariat ambitieux avec le Royaume-Uni”, qui soit dans “le respect de notre autonomie de décision, de l’intégrité de notre marché intérieur, et de la préservation de nos intérêts économiques et politiques de long terme”.
S’il affirme que les deux parties ont progressé ces dernières semaines dans les discussions avec les Britanniques sur plusieurs sujets, notamment la coopération policière et judiciaire, le transport, ou encore la coopération sur des questions d’intérêt commun, tels que la santé publique et la cybersécurité, le négociateur européen reconnaît qu’il reste trois sujets plus complexes sur lesquels “nous devons impérativement progresser”, à savoir les règles de concurrence équitable, la pêche et la gouvernance.
“Le temps est limité, très limité. Nous devons donc trouver avec les Britanniques, s’ils le veulent, des solutions aux problèmes les plus difficiles”, a souligné M. Barnier, estimant qu’un accord est toujours “à notre portée, si nous sommes, des deux côtés, prêts à travailler constructivement et dans un esprit de compromis”.
“Notre porte reste ouverte et le restera jusqu’au dernier jour utile pour continuer à travailler ensemble”, a-t-il ajouté, insistant que “nous devrons aussi être prêts à assumer les conséquences d’un éventuel « no deal » et devons poursuivre les préparations pour ce scénario-là d’ici la fin de l’année”.
Le Royaume-Uni a formellement quitté l’UE le 31 janvier, près de quatre ans après un référendum historique marquant la fin de 47 ans de mariage sans amour.
Alors que la date du 31 décembre 2020, qui marque la fin de la période de transition post-Brexit, approche à grands pas, Londres et Bruxelles se heurtent toujours à de sérieuses divergences dans les négociations sur leur relation future après plusieurs cycles de discussions.
Faute d’accord, les échanges entre Européens et Britanniques seraient régis par les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), érigeant brutalement de nouvelles barrières commerciales et causant d’importants coûts pour les entreprises importatrices des deux côtés et des retards aux frontières.