L’Ukraine a annoncé mardi qu’elle espérait rejoindre l’année prochaine le Plan d’action en vue de l’adhésion à l’Otan, une étape préliminaire à l’entrée, malgré l’opposition de Moscou et une guerre avec les séparatistes prorusses dans l’Est du pays.
“L’Ukraine ambitionne d’obtenir le Plan d’action en vue de l’adhésion lors du sommet de l’Otan en 2021”, a déclaré le ministre de la Défense Andriï Taran, cité dans un communiqué de son service de presse, lors d’une rencontre avec des ambassadeurs des pays membres de l’Alliance.
L’entrée à l’Otan de l’Ukraine et de la Géorgie, toutes les deux ex-républiques soviétiques, “aura un impact considérable sur la sécurité et la stabilité” dans la région de la mer Noire, a estimé le ministre.
Soutenus notamment par les Etats-Unis, la Pologne et les pays Baltes, l’Ukraine et la Géorgie, qui coopèrent étroitement avec l’Alliance, affichent depuis des années leur ambition d’adhérer à cette organisation.
Kiev et Tbilissi espéraient ainsi rejoindre le Plan d’action en vue de l’adhésion lors d’un sommet de l’Otan en mai 2008 à Bucarest, mais plusieurs capitales occidentales, notamment Paris et Berlin, n’ont pas soutenu cette idée pour ménager la Russie, farouchement opposée à l’élargissement de l’Alliance dans ce qu’elle considère comme sa zone d’influence.
Trois mois plus tard, une guerre éclair a éclaté entre la Géorgie et la Russie, se soldant par un échec de Tbilissi et la reconnaissance par Moscou de deux régions séparatistes géorgiennes.
En 2014, Moscou a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée. Quelques semaines plus tard, l’est de l’Ukraine s’est retrouvé en proie à la guerre avec les séparatistes prorusses dont Moscou, malgré ses dénégations, est largement considéré comme le parrain politique et militaire.
Ce conflit a fait plus de 13.000 morts et près de 1,5 million de déplacés. L’intensité des combats a largement baissé après des accords de paix conclus en 2015, mais le processus politique n’avance guère depuis.