La Suède n’a pas changé de stratégie face au coronavirus en dépit du durcissement des recommandations et restrictions face au bilan de plus en plus lourd de la deuxième vague, a affirmé mardi son Premier ministre.
“Je peux comprendre qu’on soit tenté de se demander: +la stratégie a-t-elle changé?+ Non, c’est exactement la même stratégie: veiller à limiter autant que possible la propagation de l’infection”, a déclaré le Premier ministre Stefan Löfven dans une interview à la télévision publique SVT.
“Mais il est clair qu’en fonction de la situation on peut aussi faire des changements”, a-t-il affirmé.
Contrairement aux dispositifs imposés largement ailleurs en Europe, la Suède a mené une stratégie différente basée principalement sur des recommandations, sans confinement et quasiment sans mesures coercitives.
Mais face à la remontée des cas et des morts depuis cet automne, le gouvernement a durci le ton mi-novembre, notamment en limitant les évènements publics à une jauge de huit personnes maximum. Chacun est depuis appelé à ne fréquenter que les membres de son foyer.
Si un confinement ou des fermetures complètes des bars, restaurants et magasins ne sont pas à l’ordre du jour, Stefan Löfven a présenté vendredi une nouvelle série de mesures et de recommandations plus strictes face à une deuxième vague qui a déjà emporté quelque 2.000 vies dans ce pays d’un peu plus de 10 millions d’habitants.
Lundi, la Suède a également fermé pour la première fois sa frontière avec le Royaume-Uni et le Danemark, pour éviter avec ce dernier des transmissions liées au shopping transfrontalier.
Introduction de jauges de visiteurs dans les commerces et les salles de sport, limitation des tablées à quatre personnes maximum dans les restaurants, contre huit jusqu’à présent, et – encore plus symboliquement – recommandation de porter le masque dans les transports publics à partir de début janvier, notamment aux heures de pointe lorsque la distanciation est impossible, ont été annoncés.
La Suède ne recommandait jusqu’ici le port du masque nulle part en dehors des services de santé, une position singulière en Europe et même dans le monde.
Le pays scandinave va également présenter une loi temporaire permettant notamment de fermer les commerces et les restaurants, mais le texte ne doit entrer en vigueur que mi-mars, selon le plan du gouvernement.
Des discussions sont toutefois en cours pour accélérer le processus.