Le président du Conseil européen (l’instance des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE), Charles Michel, et la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, se sont entretenus vendredi via vidéoconférence avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Une visite des responsables européens en Turquie, après le sommet européen prévu la semaine prochaine, est « possible« , et a été abordée, communiquent la Commission et le Conseil.
La discussion a eu lieu en amont de la présentation aux 27 d’un rapport sur les relations entre l’UE et la Turquie, et les perspectives de ce partenariat essentiel, rapport composé par le Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et la Commission, à la demande du Conseil européen. Il devrait être discuté lundi prochain en Conseil des ministres UE des Affaires étrangères, ainsi qu’en fin de semaine (jeudi-vendredi) en sommet des chefs d’Etat et de gouvernement.
On a eu des difficultés majeures ces dernières années
Le moment est entre autres symbolique: cette semaine marque le 5e anniversaire de la déclaration UE-Turquie sur la migration, le controversé « pacte migratoire » signé en 2016 par les deux parties et qui est volontiers utilisé par Ankara comme outil de pression au fil des anicroches avec l’UE.
« On a eu des difficultés majeures ces dernières années » avec la Turquie, sur une multitude de dossiers, admet une source européenne: la migration (les deux parties s’accusent mutuellement de ne pas respecter le pacte), Chypre, les forages turcs à la recherche d’hydrocarbures en eaux grecques ou chypriotes, l’implication d’Ankara dans les conflits en Syrie, en Libye et au Nagorny-Karabakh…
Mais « vers la fin de l’année dernière, le ton a commencé à changer« . Reste à voir si cette évolution positive va durer, et ce que l’UE peut faire pour développer le partenariat essentiel avec Ankara tout en veillant à défendre les intérêts de ses Etats membres là où il y a menace. Les développements internes en Turquie, qui reste un pays candidat à l’adhésion à l’UE, inquiètent aussi le Haut représentant.
Tous les aspects de la relation avec la Turquie sont analysés dans le rapport qui attend les chefs d’Etat et de gouvernement: les liens économiques, où il y a « une marge d’amélioration« , la possible prolongation des financements liés au pacte migratoire, pour laquelle l’UE attend un « mandat clair » du Conseil européen, le processus d’adhésion à l’UE qui est à l’arrêt, etc.
Vendredi, « la partie UE a souligné l’importance d’une désescalade durable et d’un renforcement de la confiance » pour construire « un agenda UE-Turquie plus positif« , ont précisé les présidents Michel et Von der Leyen.
Belga