Le président français se rend ce lundi 3 février en Pologne. Il y rencontre son homologue polonais, le président Andrzej Duda, le Premier ministre Mateusz Morawiecki, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Entre la France et la Pologne, les relations sont tendues et les désaccords profonds depuis plusieurs années. Notamment au sujet de la lutte contre le réchauffement climatique ou de la remise en cause de l’indépendance de la justice. A Varsovie, les charges d’Emmanuel Macron sont encore dans les esprits.
« Quand il était à Sofia, en Bulgarie, il a dit que la Pologne méritait un meilleur gouvernement que celui qu’elle a actuellement, rappelle Jedrzej Bielecki, journaliste spécialiste de politique étrangère au quotidien Rzeczpospolita. Il y avait aussi un programme très concret pour construire une Europe plus intégrée autour de la zone euro. La Pologne n’étant pas membre de la zone euro, c’était une manière de l’exclure. »
Mais le président français veut tourner la page. Cette visite d’État, sa première en Pologne depuis son élection il y a bientôt trois ans, sera l’occasion de clarifier d’abord ses positions sur un certain nombre de points, mal compris, explique-t-on à l’Élysée. C’est le cas du rapprochement avec Moscou, qui inquiète beaucoup à Varsovie. Ou encore de ses déclarations sur l’Otan, jugée « en état de mort cérébrale », alors que la Pologne ne jure que par les forces de l’Alliance pour sa sécurité face à la Russie.
La France affirme être d’accord avec la Pologne sur la transition énergétique et son application en Europe, en la modulant pour chaque pays. Mais un point de discorde sera forcément abordé durant cette visite : l’État de droit, l’indépendance de la justice à nouveau menacée par une loi votée il y a quelques jours par le Parlement polonais.
Le gouvernement à Varsovie se demande si la visite du chef de l’État français se veut constructive, ou si elle sera une nouvelle occasion de critiquer une nouvelle fois ses homologues polonais. « On ne sait pas encore très bien quelles sont ses intentions », conclut Jedrzej Bielecki.
RFI