Reprendre le contrôle des frontières. Tel est le leitmotiv de ceux qui ont plaidé en faveur du Brexit. Moins d’un mois après la sortie symbolique du Royaume-Uni de l’UE, le gouvernement britannique a dévoilé son nouveau système d’immigration à points.
Le système, beaucoup plus exigeant que l’actuel, suscite de fortes inquiétudes dans les secteurs qui ont massivement recours à de la main-d’œuvre peu qualifiée.
Pour espérer décrocher un visa de travail au Royaume-Uni, mieux vaudra être scientifique, ingénieur ou universitaire, qu’ouvrier ou serveur. Il faudra aussi parler un anglais correct et avoir déjà une proposition d’emploi avec un salaire minimum annuel de 25 600 livres, soit près de 31 000 euros.
Le nouveau système d’immigration à points entend privilégier les « brillants » cerveaux au détriment des « travailleurs peu qualifiés ». Les travailleurs migrants se verront attribuer des points selon leurs compétences, leurs qualifications et les niveaux de salaires.
« Encourager les personnes ayant les bons talents »
Il faudra décrocher 70 points pour pouvoir espérer travailler au Royaume-Uni, sachant qu’une bonne maîtrise de la langue en rapporte au maximum 20, tout comme des « compétences appropriées ». Autre nouveauté, les citoyens européens et non européens seront traités « de manière égale ».
Le gouvernement veut « encourager les personnes ayant les bons talents » et « réduire le nombre de personnes venant au Royaume-Uni avec de faibles compétences », affirme sans détour la ministre de l’Intérieur, Priti Patel.
Ces exigences suscitent des inquiétudes au sein de certains services publics britanniques, tels que le NHS, le système de santé qui repose, pour une large part, sur des travailleurs étrangers parfois peu rémunérés.
Ce système doit entrer en vigueur le 1er janvier 2021.
RFI