Chefs d’États et de gouvernements européens se retrouvent ce jeudi à Bruxelles pour parler du « super-budget » de l’Union européenne, qui couvre la période 2021-2027. Avec un membre en moins, le Royaume-Uni, la partie sera encore plus compliquée entre les États qui veulent réduire la voilure et ceux qui souhaitent préserver le niveau des dépenses.
La proposition avancée par le président du conseil européen Charles Michel la semaine dernière est loin de faire consensus. Et puis avec le départ du Royaume-Uni, la question des ressources propres de l’UE se pose avec encore plus d’insistance.
La proposition avancée par le président du Conseil européen Charles Michel, censée servir de base aux discussions, a été accueillie froidement par le président du Parlement, qui misait sur un niveau généreux de 1,3% du revenu national brut, la richesse produite chaque année par les pays membres. Le président du Conseil, lui, envisage un petit %.
De quoi réactiver la fracture habituelle entre le club des États partisans d’un budget global restreint, Autriche, Danemark, Pays-Bas et Suède en tête, et un groupe plus large d’États qui veulent continuer de bénéficier des fonds traditionnels de l’UE, notamment les fonds de cohésion. Des États du sud comme l’Italie, le Portugal, la Grèce et les plus récents partenaires de l’est de l’Europe.
Quant au couple franco-allemand, il devra accorder ses violons avant le sommet. Outre l’agriculture, la France veut plus d’ambition pour la défense européenne et le spatial. L’Allemagne, quant à elle, n’entend pas dépenser plus, mais elle n’échappera pas au débat sur les rabais dont elle bénéficie en tant que principal contributeur net de l’UE.
Il faudra trouver les moyens d’augmenter les ressources propres de l’UE afin de combler le départ de Londres, tout en finançant les nouveaux défis comme le climat.
Le Parlement estime qu’il faut encore trouver 230 milliards d’euros pour répondre à tous les défis.
Aabla Jounaiidi – RFI