La discrimination fondée sur les croyances religieuses n’a pas sa place dans notre monde. La haine menace notre société et notre démocratie en sapant la liberté d’expression. Les communautés musulmane et juive font non seulement partie de notre société, mais l’ont également façonnée de manière significative et ont apporté une grande contribution à notre monde.
Néanmoins, ces deux communautés religieuses ont dû endurer des souffrances incommensurables en raison de leur foi et de leur identité culturelle. Ensemble, nous devons prendre des mesures décisives contre les attaques antimusulmanes et antisémites. La lutte contre l’antisémitisme et le sentiment antimusulman ne doit pas être séparée des autres formes de discrimination.
Le racisme anti-Noir ou l’afrophobie est malheureusement répandu dans le monde entier. Les actes de violence et de haine contre les communautés d’ascendance africaine se multiplient partout.
Les manifestations qui ont suivi le meurtre de George Floyd et le plan d’action de l’UE contre le racisme ont incité certains pays européens à accepter leur passé colonial. Les manifestations étaient dirigés contre les statues sur les places publiques qui commémorent les personnes associées à la violence coloniale et à la traite des esclaves.
En Europe, les manifestants s’en prenaient aux statues érigées dans les lieux publics qui commémorent les personnes associées à la violence coloniale et à la traite des esclaves.
En tant que coprésidente de l’intergroupe parlementaire « Anti- Racisme et Diversité » ARDI, j’avais demandé qu’il fallait engager un coordinateur ayant une expérience du racisme. C’est le cas aujourd’hui avec Michaela Moua.
Alors que la Décennie des personnes d’ascendance africaine touche à sa fin et au vu de l’étude « Being Black in the EU- Expériences of people of African descent » (« Être noir dans l’UE – Expériences des personnes d’ascendance africaine »), il me semble qu’un coordinateur du racisme anti-noir ou de
l’afrophobie pourrait donner une impulsion à cet axe et déboucher sur des résultats concrets.
L’étude a révélé le racisme que le racisme est profondément enraciné à l’encontre des personnes d’ascendance africaine en Europe. Ce rapport, qui vient d’être mis à jour avec de nouvelles données, met à nouveau en lumière la situation et révèle la persistance de la discrimination, du harcèlement et de
la violence racistes. Dans l’ensemble, les expériences de discrimination raciale dans les pays de l’UE ont augmenté depuis 2016, atteignant un niveau de 77 %. L’absence de progrès est alarmante, bien que l’UE dispose d’une législation anti discrimination contraignante depuis 2000 et que les politiques européennes aient considérablement évolué depuis lors.
La tragédie du 11 septembre, l’attaque du 7 octobre ont renforcé l’animosité à l’égard des musulmans. La guerre actuelle et les mesures de représailles sur la bande de Gaza ont suscité un certain émoi même parmi les inconditionnels et alliés de l’état juif.
Le conflit qui déchire le monde islamique et celui juif ne doit pas aboutir à une scission qui ferme à tout jamais les portes du dialogue. Le respect des droits humains ainsi que la diversité religieuse doivent demeurer le fondement sur lequel la paix et la cohésion religieuse pourront s’épanouir et favoriser le vivre
ensemble.
Le plan d’action de l’UE contre le racisme doit aller au-delà de 2025 et inclure une approche intersectionnelle de toutes les formes de discrimination, y compris l’islamophobie, l’antisémitisme et l‘afrophobie.
Les États membres de l’Union européen sont invités à mettre en œuvre ce plan d‘action de manière cohérente et à inclure l’islamophobie, l’antisémitisme et l‘afrophobie dans leurs plans d’action nationaux.
Dr. Pierrette Herzberger-Fofana,
Députée au Parlement Européen
1 ère Vice-Présidente de la Commission «Développement»
Vice-Présidente de l’Assemblée Parlementaire Paritaire ACP-UE
Vice-Présidente de la Délégation avec le Parlement Panafricain