Le 1er janvier, le Portugal a pris la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne. Apprenez-en plus sur les attentes des députés européens portugais.
Alors que les citoyens européens affrontent toujours les effets socio-économiques sans précédent de la pandémie de COVID-19, le Portugal prend la présidence tournante du Conseil de l’UE, bien déterminé à travailler en priorité sur la question de la reprise.
Le 20 janvier, lors de la première session plénière de 2021, les députés européens et le Premier ministre portugais, António Costa, discuteront du programme de la présidence du Conseil de l’UE pour les six mois à venir. Le 2 décembre 2020, António Costa avait dévoilé le contenu de ce programme lors d’une conférence de presse conjointe avec le président du Parlement européen, David Sassoli.
« Il est temps d’agir : pour une relance juste, verte et numérique » est la devise de la nouvelle présidence. En effet, le Portugal s’est engagé à promouvoir une Europe résiliente, sociale, verte, numérique et mondiale.
Au cours de ces six mois, le Portugal devra poursuivre les travaux dans certains des domaines prioritaires de la précédente présidence allemande : les futures relations entre l’UE et le Royaume-Uni, la lutte contre le changement climatique, le budget à long terme de l’UE et le plan de l’UE pour la relance économique suite à la crise du COVID-19.
Nous avons interrogé les députés européens portugais sur leurs attentes concernant les priorités annoncées dans le programme de la présidence portugaise :
« Les priorités de cette présidence seront au nombre de trois : le lancement du fonds de relance, la stratégie de vaccination et les relations avec le Royaume-Uni », a déclaré Paulo Rangel (PPE). Ce dernier a souligné l’importance du pilier social qui « devrait se concentrer sur la santé » et du sommet UE-Inde. La conférence sur l’avenir de l’Europe et la révision de Schengen, ainsi que le pacte sur les migrations et l’asile, « méritent une plus grande attention » de la part de la présidence, ajoute M. Rangel.
Selon Carlos Zorrinho (S&D), le Portugal a décidé de « combiner l’agenda social, l’agenda climatique et la transition numérique comme moteurs de la résilience et de la reprise de l’Union européenne ». Aussi, Lisbonne « s’est engagée à repositionner l’UE en tant que puissance multilatérale, notamment par le biais des sommets avec l’Afrique et l’Inde ». Faisant référence à « l’incertitude croissante » due à la pandémie et au Brexit, Zorrinho considère que la présidence portugaise du Conseil de l’UE est « une occasion unique pour l’UE de se redécouvrir elle-même et ses principes fondateurs ».
Francisco Guerreiro (Verts/ALE) souligne que la présidence tournante portugaise coïncide avec « la plus grande crise mondiale de toutes, celle de la destruction galopante de la biodiversité ». Selon lui, l’un des plus grands défis est l’achèvement des négociations sur l’avenir de la politique agricole commune (PAC), qui conserve une part importante du budget de l’UE. Il a également déclaré qu’il n’espérait pas que « des changements structurels de la PAC fassent du pacte vert européen une réalité et respectent la stratégie » de la ferme à l’assiette « , ni la préservation de la biodiversité ».
Marisa Matias (La Gauche) considère que « l’Europe sociale, la transition verte et le passage au numérique sont des priorités justes en accord avec les défis auxquels l’Union européenne est confrontée ». Elle a déclaré que l’UE est « profondément divisée » et qu’elle a des difficultés à « répondre aux problèmes existants aggravés par la crise ». Elle a souligné qu’avec « de moins en moins d’occasions de redonner un sens au projet européen, aucune ne peut être manquée » et a déclaré qu’elle espérait « que la présidence portugaise agisse ».