L’aide humanitaire au Yémen doit être renforcée, affirment les députés qui exhortent l’armée du Myanmar à réinstaurer immédiatement le gouvernement civil.
Le Parlement condamne avec la plus grande fermeté la violence qui sévit au Yémen depuis 2015 et qui a « dégénéré en la pire crise humanitaire au monde ». Il ne peut y avoir d’issue militaire au conflit en cours au Yémen et la crise ne peut être résolue de manière durable que par un processus de négociation inclusif, mené et approprié par les Yéménites, estiment les députés dans une résolution adoptée jeudi par 638 voix pour, 12 contre et 44 abstentions.
- 80% de la population au Yémen a besoin d’une aide humanitaire
- L’armée du Myanmar doit céder le pouvoir aux autorités civiles élues
Appelant toutes les parties à faciliter le passage rapide et sans entrave des secours humanitaires et d’autres biens indispensables à la population, les députés soulignent que près de 80% de la population (soit plus de 24 millions de personnes) ont besoin d’une aide humanitaire, alors que 50 000 personnes vivent dans des conditions proches de la famine. Ce chiffre devrait tripler d’ici à la mi-juin.
Toutes les parties doivent de toute urgence cesser de recourir à l’affamement des civils comme méthode de guerre, insistent les députés. Ils demandent également des mesures ciblées contre les personnes prenant part à des actes qui violent le droit international humanitaire.
Se félicitant de l’engagement de l’UE de
tripler l’aide humanitaire en faveur du Yémen en 2021, les députés
exhortent la Commission et les États membres à rester à la tête des
initiatives internationales visant à accroître d’urgence l’aide
humanitaire.
Myanmar: toutes les personnes arrêtées illégalement doivent être libérées sans condition
Dans une résolution sur la situation au
Myanmar, adoptée par 667 voix pour, 1 contre et 27 abstentions, les
députés condamnent fermement le coup d’État militaire du 1er février.
Ils invitent l’armée (Tatmadaw) à rétablir sans délai le gouvernement
civil, à mettre fin à l’état d’urgence et à libérer sans condition
toutes les personnes arrêtées illégalement. Les résultats des élections
législatives du 8 novembre 2020 doivent être respectés et le pouvoir
doit être cédé aux autorités civiles élues.
Les députés font remarquer à cet égard que « bien qu’elle n’ait pas suffisamment condamné
les violations des droits de l’homme perpétrées contre les minorités au
Myanmar, Aung San Suu Kyi reste le symbole des aspirations
démocratiques et des ambitions du peuple birman dans sa vision d’un
avenir porteur de justice et de démocratie ».
Afin de garantir la reconnaissance et la
représentation de tous les groupes ethniques du Myanmar, dont les
Rohingya, la nouvelle constitution doit être rédigée et promulguée via
un processus libre et équitable, précisent les députés.
Ils se félicitent de l’extension des sanctions imposées en 2018 à l’encontre de militaires et de représentants de la Tatmadaw responsables de violations graves des droits fondamentaux de la population rohingya et invitent instamment le Conseil à étendre les sanctions ciblées à la totalité des dirigeants de l’armée du Myanmar, notamment à l’ensemble des personnes qui ont participé au coup d’État.
Pour conclure, le Parlement invite l’UE et ses États membres à encourager la coordination internationale afin d’empêcher l’exportation illégale de tout bien non autorisé depuis le Myanmar, notamment si elle bénéficie financièrement à l’armée.