L’ancien négociateur pour le Brexit Michel Barnier (LR), cité comme un possible candidat à la présidentielle de 2022, a suggéré dimanche « un moratoire » sur l’immigration, une proposition également avancée par la candidate d’extrême droite Marine Le Pen.
« Il faut décider dans ce pays un moratoire en matière d’immigration », de trois à cinq ans, pour « prendre le temps de vérifier, d’évaluer, le cas échéant de changer, les procédures et les pratiques », a déclaré l’ancien ministre au Grand Jury pour RTL, LCI et Le Figaro.
« Il y a des liens » entre l’immigration et « les réseaux terroristes qui utilisent les flux migratoires, qui les infiltrent », a-t-il fait valoir, même s’il ne « pense pas que tous les immigrés, et notamment ceux qui essaient de traverser la Méditerranée pour rejoindre un avenir meilleur, sont des terroristes en puissance ou des délinquants en puissance ».
Il a également précisé sur l’immigration « qu’il faudra à la fin changer la Constitution sur certains points, notamment pour avoir plus de marge par rapport à des textes ou des règlements européens ».
Pour autant, « on va toujours accueillir des étudiants » et « nous devons respecter » le droit d’asile, a-t-il précisé.
L’ancien ministre (Agriculture et Affaires étrangères) de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy a aussi jugé qu’il y avait « des risques d’explosions » sociales en France et que « ce qui est dit » dans une récente tribune de militaires « méritait de l’attention », « parce qu’il y a de réelles et graves fractures notamment sur la question de l’immigration ».
Interrogé sur la proximité de ses propositions avec celles de Marine Le Pen, qui veut aussi un moratoire sur l’immigration pour la réduire à 10.000 entrées par an, M. Barnier a assuré qu’il « n’avait pas besoin de Mme Le Pen pour écouter et comprendre les problèmes des Français et pour apporter des solutions ».
A propos du voile islamique, que Marine Le Pen veut interdire dans tout l’espace public, l’ancien commissaire européen a jugé « qu’on devrait réaffirmer clairement que les signes religieux ne peuvent pas entrer dans l’espace public ».
Dans une allusion à Emmanuel Macron, il a aussi mis en garde contre « l’exercice solitaire du pouvoir, le manque de confiance dans les ministres, les élus locaux » ou les syndicats, qui « peut parfois friser (…) l’arrogance ».
AFP